A la Société Générale, la facturation des frais de tenue de compte devait débuter le 1er janvier 2016. Face à la fronde d’une partie de ses clients, la banque a décidé de reporter l’échéance de six mois. Un temps qu’elle va consacrer à la pédagogie.

Surprise en fin de semaine dernière ! A la faveur d’une mise à jour de sa brochure tarifaire datée du 1er mars 2016, la Société Générale annonce à ses clients qu’elle reporte de six mois une décision extrêmement controversée : la facturation de frais de tenue de compte, prévue pour le 1er janvier 2016.

Face à la fronde d’une partie de ses clients, qui l’ont contacté pour lui demander des comptes, la Société Générale a en effet décidé de reporter de 6 mois cette décision. Un délai qu’elle va exploiter pour expliquer son bien-fondé. La transformation numérique, en effet, entraîne des « investissements informatiques lourds », notamment en matière de sécurité, a expliqué à cBanque la communication de la banque. Les clients seront donc invités à mettre cette facturation « en regard des prestations désormais proposées gratuitement via le digital ».

La facturation débutera à partir du 1er juillet. La Société Générale facturant ces frais sur un rythme trimestriel, les premiers prélèvements interviendront début octobre, « sans rétroactivité » promet la communication de la banque, qui rappelle que les frais de tenue de compte ne concernent pas les clients jeunes ou en situation de fragilité budgétaire, ainsi que les clients abonnés à un package.

Emballement médiatique

Fin 2015, la décision de BNP Paribas de faire payer ce service avait suscité un véritable emballement médiatique. Pourtant, la pratique n’est pas nouvelle : à l’époque déjà, plus de 80% des enseignes l’avaient déjà mise en œuvre, dont certains poids lourds comme la Banque Postale. Mais cette fois, tout le monde est monté au créneau : les associations de consommateurs, les médias grand public et, pour finir, le gouvernement, qui a demandé aux banques de définir clairement les services rémunérés par ces frais.

La Société Générale s’est retrouvée elle aussi dans le collimateur. Pourtant, contrairement à BNP Paribas, la banque rouge et noire avait pris les devants en annonçant cette évolution dès le mois de mars 2015. Une annonce passée complètement inaperçue à l’époque.

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