Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a assuré mercredi qu'il n'était pas inquiet pour les banques françaises, estimant que leur situation n'avait rien à voir avec celle de 2008.

Alors que le secteur financier, fragilisé par des taux d'intérêt toujours bas et des perspectives moroses pour la croissance mondiale, est chahuté en Bourse, le responsable bancaire a simplement répondu « non » à la question « est-ce que la situation des banques françaises vous inquiète ? », à l'antenne de la radio BFM Business.

« Il y a depuis janvier une succession d'inquiétudes avec des excès, comme si une vague remplaçait l'autre : la Chine il y a un mois, le pétrole il y a 15 jours, les banques aujourd'hui », a-t-il justifié. « Oui il y a des incertitudes, mais non nous ne sommes pas dans une situation de récession », a-t-il ajouté. « La situation de 2016 n'est pas celle de 2008 ».

Les banques « beaucoup plus solides » qu'en 2008

Le gouverneur de la Banque de France estime d'une part que « les banques sont beaucoup plus solides ». Leur ratio de solvabilité notamment a doublé en France, passant de 6% en 2007 à 12% en 2015, ce qui « correspond à 100 milliards (d'euros) de capital en plus dans les banques françaises », a souligné le responsable.

D'autre part, alors qu'en 2008 la situation de liquidité des banques était préoccupante, ce qui avait fortement ralenti les crédits aux entreprises, « c'est exactement le contraire aujourd'hui », a assuré François Villeroy de Galhau : les crédits bancaires aux entreprises sont « sur un rythme de croissance de 4% ».

Exposition modérée au secteur pétrolier

Revenant sur l'exposition des banques françaises au secteur pétrolier, alors que les cours du baril ont chuté ces dernières semaines, François Villeroy de Galhau, par ailleurs président du régulateur français du secteur banque-assurance (ACPR), s'est voulu rassurant.

« Nous la regardons (cette exposition), en montant, et nous la regardons aussi en qualité. Ce que je peux vous dire, c'est que les banques françaises ont une approche plus prudente que la moyenne des banques et que, notamment, elles sont peu exposées sur les acteurs les plus endettés et donc les plus sensibles aujourd'hui à la baisse des cours du pétrole », a-t-il assuré.

La consommation des ménages, « moteur de la reprise »

La situation dans la zone euro n'est pas si terrible que cela, a par ailleurs estimé le gouverneur de la Banque de France en mettant en avant les prévisions de croissance en 2016 de 1,4% en France et de 1,7% pour l'ensemble de la zone euro. « Le moteur de cette reprise est avant tout intérieur, c'est la consommation des ménages, et il est donc beaucoup moins sensible aux incertitudes extérieures », a-t-il affirmé.