Dans son baromètre bancaire 2016, l’association de consommateurs CLCV critique une fois encore les forfaits de compte (ou packages) vendus par les banques, toujours plus chers et rarement intéressants pour les petits consommateurs de services.

Les années se suivent et se ressemblent pour la CLCV, qui publie chaque début d’année depuis 15 ans son « enquête banque » (1), scrutant dans les moindres détails la manière dont les enseignes de détail facturent leurs services. L’association de consommateurs a notamment pris l’habitude de comparer le prix des offres groupées avec celui de la souscription des mêmes services à l’unité. Histoire de vérifier que les banques tiennent l’engagement pris en 2010 de proposer à leurs clients des forfaits personnalisables présentant toujours un avantage tarifaire par rapport à l’offre à la carte.

Verdict : le compte n’y est toujours pas en 2016, au moins pour les petits consommateurs bancaires (2), un des profils examinés par l’association. « Notre petit consommateur a (…) en règle générale intérêt à souscrire à l’unité les services dont il a besoin », écrit la CLCV. « Le package n’est en effet intéressant pour ce profil que dans 17 des 128 banques qui en proposent. » Elles étaient 20 en 2015, sur 125 banques. Pour trouver un intérêt aux recours aux packages, il faut monter en gamme de services. Ainsi, les profils « consommateur moyen » (3) y trouvent un avantage dans une banque sur deux environ (48,46%), et les profils « gros consommateurs » (4) dans 6 banques sur 10 (60,16%).

Autre point négatif pour les forfaits de services : leur prix, qui continue d’augmenter. L’inflation moyenne entre 2015 et 2016 est de 0,88% pour le petit profil, de 0,44% pour le profil moyen et de 0,36% pour le profil le plus consommateur de services. Pourtant, « le coût moyen des paniers de produits souscrits à l’unité est en légère baisse sur nos profils moyen consommateur (-0,32%) et gros consommateur (-0,49%) », commente la CLCV.

Le récapitulatif annuel des frais pour mieux comparer

Au-delà du constat, la CLCV fait également cette année des propositions de « bonnes pratiques en faveur de la transparence sur les tarifs ». Pour aider les usagers à comparer les avantages respectifs du package et de l’offre à la carte, elle propose notamment d’indiquer dans les brochures tarifaires le détail des opérations incluses dans les forfaits « en précisant les prestations gratuites hors packages et les tarifs hors packages (ou la page où trouver l’information) ».

L’association propose également aux banques de s’appuyer sur le récapitulatif annuel de frais bancaires, édité chaque début d’année, pour indiquer aux « clients détenteurs d’un package (…) le coût des services consommés s’ils les avaient souscrits à la carte », ainsi que les « conditions de résiliation de l’offre groupée de services ». Les régulateurs seront-ils sensibles aux arguments de la CLCV ? A suivre.

(1) Enquête portant sur les tarifs en vigueur au 1er février 2016 dans 139 banques de métropole et d’outre-mer.

(2) Ce profil « petit consommateur » correspond à un « panier de services détenu par une seule personne, et utilisant un nombre limité de services », explique la CLCV, dont une carte bancaire internationale à débit immédiat.

(3) Compte joint avec deux cartes de paiement internationales à débit différé assurées contre la perte et le vol.

(4) Compte joint avec deux cartes Gold ou Premier à débit différé assurées contre la perte et le vol.