La Ville de Tours a négocié la sortie d'un « swap toxique » souscrit pour dix ans en décembre 2006 et économise ainsi au moins 5,4 millions d'euros, a annoncé mardi le maire (LR) Serge Babary lors d'un conseil municipal extraordinaire.

Ce « produit financier totalement spéculatif » avait été souscrit pour la somme théorique de 20 millions d'euros auprès du groupe Crédit Agricole, a expliqué à l'AFP Françoise Amiot, adjointe aux finances et qui a mené les négociations.

Le « swap toxique » avait commencé à produire des effets négatifs pour la collectivité en 2010, conformément aux avertissements lancés sans succès par la banque l'année précédente auprès de la municipalité socialiste de l'époque pour l'engager à négocier une sortie de l'opération.

47% de taux d'intérêt en 2016

Les intérêts payés en décembre 2015 se sont élevés à 37% et s'annonçaient à 47% au 30 décembre 2016, date de fin prévue de l'opération. La collectivité aurait ainsi dû payer 8,9 millions d'euros au titre de l'année 2016, portant la perte sèche totale pour la Ville de Tours à 29 millions d'euros sur dix ans, a expliqué Mme Amiot.

Cependant, aux termes de la négociation, la Ville de Tours ne versera pas la somme de 8,9 millions d'euros pour 2016, mais paiera en contrepartie la somme maximum de 3,5 millions d'euros à répartir sur quatre ans « sans intérêt » pour indemnité de résiliation, a indiqué Mme Amiot.

En raison de son caractère spéculatif, non adossé à un emprunt, ce « swap toxique » n'était pas éligilible aux aides de l'Etat, selon l'adjointe aux finances.