Les tarifs bancaires présentent toujours des écarts importants selon les établissements et augmentent fortement pour les petits clients, pénalisés par les frais de tenue de compte et l'augmentation du tarif moyen des cartes à débit immédiat, pointe l'association de consommateurs CLCV dans son rapport annuel paru mardi.

Selon cette étude, qui passe en revue les tarifs applicables au 1er février 2016 de 139 établissements en France métropolitaine et en outre-mer, les écarts de tarifs les plus importants concernent les « petits consommateurs » qui utilisent peu de services bancaires.

Pour ces petits clients, le différentiel peut atteindre jusqu'à 181% en France métropolitaine, passant de 37 euros à 104 euros, dans les banques en dur (avec réseau physique) pour un même panier de services et en retenant la formule la moins chère entre paiement à la carte ou par « package » (offre groupée).

+5,47% en métropole pour les petits consommateurs

Outremer, les tarifs restent aussi en moyenne « plus élevé(s) qu'en métropole », allant de 79,31 euros par an à 239,44 euros. Mais il existe « bien des disparités », certaines banques pouvant proposer « des tarifs plus intéressants » qu'en métropole, nuance la CLCV.

Toujours en se basant sur l'hypothèse la moins onéreuse, la facture moyenne annuelle des petits consommateurs augmente également de 4,17%, voire de 5,47% uniquement sur les banques en dur en métropole, atteignant 70,26 euros en moyenne. Les raisons d'une telle augmentation ? « Les frais de tenue de compte et l'augmentation du tarif moyen des cartes à débit immédiat », désigne la CLCV dans son étude.

Frais de tenue de compte : « personne ne sait à quoi ils correspondent »

Selon l'association, la « généralisation de la facturation des frais de tenue de compte se poursuit ». Sur les 139 banques étudiées, 117 les facturent contre 104 l'an dernier. Parmi celles qui ne facturent pas, certaines ont déjà annoncé leur intention de le faire et quelque 37 banques qui facturaient l'an dernier les ont déjà augmenté cette année, indique-t-elle. Le problème est que « personne ne sait à quoi ils correspondent », a souligné Reine-Claude Mader, présidente de la CLCV au cours d'une conférence de presse, appelant les banques à en fournir le détail.

En revanche, pour les « moyens » et « gros consommateurs », la facture moyenne demeure stable, respectivement à -0,17% et à -0,09%. En métropole, dans les banques avec réseau physique, le client « moyen » débourse ainsi en moyenne 147,13 euros et le « gros consommateur » environ 210 euros par an.

« Inflation non négligeable » du coût des forfaits

Les banques en ligne restent toujours compétitives, affichant des tarifs allant de 8,35 à 46,88 euros, « à condition de rentrer dans les critères qu'elle fixent », certaines exigeant des minimums de revenus ou d'épargne, a expliqué Sandrine Perrois, juriste à CLCV et coordinatrice de l'étude. Néanmoins la facture moyenne augmente pour toutes les clientèles, remarque la CLCV.

La CLCV s'est également alarmée de « l'inflation non négligeable » du coût des « packages » de services, appelant particulièrement les « petits consommateurs » à les comparer avec le paiement à l'unité, le package n'étant intéressant pour ces clients que dans 17 banques sur 128.

Comme l'an dernier, sur la base des tarifs au 1er février, LCL se distingue dans le peloton de tête des enseignes nationales les moins chères pour les petits (2e) et grands clients (1er). Chez les consommateurs moyens, BNP Paribas fait la différence en se plaçant au 6e rang du classement, après des caisses régionales.