Depuis l’automne, l’afflux de demandes de renégociation de prêt immobilier s’estompe selon les courtiers en crédit. Un retour à la normale qui se traduit désormais aussi dans les statistiques de la Banque de France, qui portent elles sur les crédits effectivement octroyés et non sur les dossiers en cours.

De 49% en août à 37% en novembre : la part de rachats et renégociations dans la production de crédits à l’habitat a nettement décliné en quelques mois selon la Banque de France. Les statistiques dévoilées par l’institution la semaine passée ne portent que sur le mois de novembre, mais cette part devrait continuer à décroitre, ce qui provoque d’ailleurs la baisse de la production de prêts immobiliers depuis le mois de septembre comme le souligne la Banque de France. De 20,5 milliards d’euros de crédits nouveaux à la rentrée, la production est passée à 15,3 milliards en novembre.

Un taux moyen toujours très bas

En cause : d’une part la légère remontée des taux immobiliers, d’autre part le fait que de nombreux emprunteurs intéressés par un rachat s’y sont déjà employé en 2015 voire en 2014. Pourtant, l’effet d’aubaine existe toujours pour ceux qui n’ont pas encore renégocié, puisque le rebond des taux s’est finalement avéré extrêmement léger. Selon la Banque de France, le taux moyen des crédits immobiliers à taux fixe passe à 2,36% en novembre, contre 2,27% en octobre ou 2,16% en août, le plancher atteint lors de cette période de taux bas record. 2,36%, cela correspond donc à une hausse de seulement 20 points de base depuis l’été, et au taux moyen enregistré en mars et avril 2015.

« 25% des encours non renégociés »

En 2016, les courtiers en crédit n’espèrent plus réaliser la moitié de leur production grâce aux rachats de crédit et renégociations, comme ce fut ponctuellement le cas mi-2015. Dans un communiqué portant sur l’année 2016, Empruntis estime que les renégociations vont revenir à un niveau « normal », c’est-à-dire 12% à 20% de la production, le même courtier ayant déjà évoqué le mois précédent une part de renégociations retombée autour de 20% « depuis la rentrée ». Cette proportion varie d’un courtier à un autre, mais tous s’accordent sur le fait que les rachats et renégociations ne leur permettront plus de multiplier les dossiers.

En 2015, le courtier Immoprêt affirme avoir accompagné plus de 34.000 familles, pour près de 10.000 dossiers de renégociation de crédit, soit légèrement plus d’un quart de l’activité. Ulrich Maurel, le fondateur de ce réseau se veut ainsi optimiste pour l’année à venir, affirmant que « 25% des encours n’ont pas encore été renégociés », ce qui lui permet de parier que la renégociation « sera toujours d’actualité en 2016 ». Mais loin des niveaux record de la mi-2015.