L’agrégateur de comptes bancaires Linxo, qui revendique 850.000 usagers en France, vient d’annoncer une levée de fonds de 2 millions d’euros, destinée notamment à appuyer son développement à l’international. Une somme apportée conjointement par le Crédit Mutuel Arkéa, partenaire du service depuis 2012, et par un nouvel entrant, le Crédit Agricole.

Disponible sur le web et sur mobile, Linxo permet de regrouper dans une même interface les données issues de comptes bancaires détenus dans différentes banques. Les opérations y sont catégorisées automatiquement par poste budgétaire. Le service, ouvert aux particuliers et aux professionnels, permet également, grâce à des notifications, d’être averti en cas de dépenses élevées ou de risque de découvert.

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A l’origine plutôt hostiles à ces services d’agrégation, qui utilisent les identifiants bancaires des usagers (avec leur accord) pour récupérer les données, les banques semblent désormais s’y intéresser de plus en plus près. Boursorama Banque, filiale de banque en ligne de la Société Générale, a ainsi racheté en mars 2015 Fiduceo, un concurrent de Linxo, et propose cette fonction d’agrégation à ses clients. Le Crédit Mutuel Arkéa, de son côté, figure au capital de Linxo depuis 2012 et s’est appuyé sur la Fintech pour développer Fortuneo Budget, une solution de gestion budgétaire destinée aux usagers de sa banque en ligne.

La banque bretonne est de nouveau partie prenante du tour de table de 2 millions d’euros officialisé aujourd’hui. Mais elle n’y est pas seule, rejointe au capital de la Fintech par une autre grande enseigne de banque de détail, le Crédit Agricole, par l’intermédiaire de son fonds d’innovation et de recherche FIRECA. « La confiance d'acteurs bancaires de premier plan est une marque forte de confiance dans la sécurité de notre solution et la pérennité de notre modèle », notent Bruno Van Haetsdaele et Hugues Pisapia, les co-fondateurs de Linxo. « Ces investisseurs nous confortent dans notre développement tout en nous laissant l'indépendance et l'autonomie nécessaire pour continuer à croître très rapidement. »

Légitimé par l’Europe

Avec ces 2 millions d’euros, Linxo prévoit de renforcer ses équipes techniques « afin de développer de nouvelles fonctionnalités ». La société va également « accroître ses efforts de communication pour intéresser l’ensemble des particuliers à la gestion de l’argent ». Autre projet : développer une version pro, à destination des professions libérales et des petites entreprises. Enfin, la start-up voit « des opportunités intéressantes en développant le service Linxo à l’international », sans plus des précisions dans l’immédiat.

Il est vrai qu’une fenêtre d’opportunité devrait s’ouvrir prochainement pour ces agrégateurs, également représentés en France par Bankin’. Les institutions européennes préparent en effet une révision de la première directive sur les services de paiement (DSP) datant de 2007. Surnommé « DSP2 », ce texte doit notamment encadrer les modalités d’accès des agrégateurs aux données détenues par les banques. Une évolution susceptible de crédibiliser ces nouveaux acteurs auprès du grand public, en particulier en matière de sécurité.

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