Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a semblé fermer la porte lundi à de nouveaux allègements de charge pour les entreprises, estimant que « beaucoup » avait déjà été fait en la matière, certaines propositions du patronat tournant selon à « l'obsession ».

« Nous entendons les propositions des uns et des autres », a déclaré Emmanuel Macron, interrogé en marge d'un déplacement en Seine-Saint-Denis sur les exonérations de charge réclamées dimanche par le patronat. Mais « il y aussi des propositions qui sont aussi parfois des obsessions. Il ne s'agit pas forcément de leur répondre car il s'agit d'obsessions », a ajouté le ministre, estimant qu'un « travail considérable » a déjà été accompli sur cette question.

Dans une lettre au président de la République publiée dimanche, plusieurs organisations patronales ont réclamé une exonération totale de cotisations sociales patronales durant deux ans pour toute nouvelle embauche dans les petites entreprises. Les signataires plaident aussi pour « un contrat de travail agile » avec « plafonnement des indemnités prud'homales » et « prévoyant des motifs de rupture liés à la situation de l'entreprise ou la réalisation d'un projet ».

Plus de flexibilité

« Regardez ce qui a été fait sur le sujet depuis le début du quinquennat : 40 milliards (d'euros) d'allègements de charge et de fiscalité, c'est le Pacte de responsabilité. Je pense qu'on ne peut pas renouer les débats comme si on partait de zéro », a assuré Emmanuel Macron. « Il faut de la flexibilité, c'est sûr, mais nous y travaillons », a poursuivi le ministre. « Beaucoup de mesures ont été prises. Aujourd'hui, le défi c'est de réussir à donner plus de flexibilité à l'organisation du marché du travail ».

Les leaders syndicaux, reçus lundi à Matignon avec les représentants du patronat sur le plan d'urgence pour l'emploi annoncé par François Hollande, ont prévenu lundi qu'il était pour eux « hors de question de toucher au contrat de travail », après la nouvelle offensive du patronat.

Le plan d'urgence, destiné à faire face à un chômage qui tutoie les sommets, sera détaillé par François Hollande le 18 janvier. Il prévoit 500.000 formations supplémentaires pour les chômeurs, une nouvelle prime à l'embauche pour les PME et un « effort » pour l'apprentissage.