Pour la première fois depuis janvier 2002, l’encours du Compte épargne logement (CEL) est passé en octobre dernier sous la barre des 30 milliards d’euros, selon des chiffres publiés par la Banque de France. Il souffre notamment de la concurrence du Plan épargne logement, plus contraignant mais nettement mieux rémunéré.

Sur le papier, le CEL possède quelques atouts par rapport au PEL : pas de versements réguliers obligatoires, des retraits partiels possibles à tout moment, une durée de vie illimitée, tout en donnant accès lui aussi au Prêt épargne logement et à la prime d’Etat qui l’accompagne. Mais voilà : contrairement à son cousin, dont la rémunération (2% actuellement pour les nouveaux PEL) est contractuelle et acquise pour toute la durée de vie du produit, celle du Compte épargne logement varie en fonction de l’évolution du taux du Livret A (1).

Résultat : depuis deux ans, le produit phare de l’épargne grand public a entraîné le CEL dans sa chute. Son rendement a fondu, passant de 1,50% jusqu’au 31 janvier 2013 à 0,50% actuellement, en attendant une nouvelle baisse possible le 1er février prochain. Logiquement, cette moindre attractivité a encouragé les épargnants à aller voir ailleurs. Comme le Livret de développement durable (LDD) ou le Livret d’épargne populaire (LEP), autres produits indexés sur le Livret A, le CEL fait partie des grands perdants du paysage actuel de l’épargne, à l’inverse de l’assurance-vie ou du PEL qui ont enregistré en 2015 d’excellentes collectes.

4,5% de l’encours disparu en 2015

Comme un symbole, les chiffres de collecte récemment actualisés par la Banque de France indiquent que l’encours placé sur CEL est passé depuis le mois d’octobre 2015 sous la barre des 30 milliards d’euros, pour atteindre 29,8 milliards d’euros (dernier chiffre disponible) fin novembre. Pour retrouver un chiffre aussi faible, il faut remonter très loin dans les séries de l’institution : jusqu’en janvier… 2002 !

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Pourtant, la décollecte subie par le CEL en 2015 est sans commune mesure avec celle du Livret A : 1,4 milliard en onze mois, de janvier à novembre, contre 10 milliards d’euros environ pour le Livret A. Elle est également inférieure à celle de 2014 (2,2 milliards). Mais à la petite échelle du CEL, elle représente une réduction de 4,5% de l’encours en 11 mois. Un désaveu qui pose la question de la pertinence, dans le contexte actuel, d’un CEL aussi mal rémunéré et dont que les droits à prêts sont de plus en plus difficiles à obtenir.

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(1) Le taux du CEL, exonéré d’impôt sur le revenu mais soumis aux prélèvements sociaux, est égal au 2/3 du taux du Livret A arrondi au quart de point le plus proche. Voir les taux des livrets d'épargne réglementée.