Selon une enquête publiée jeudi, l'immobilier de bureaux (ventes et locations confondues) en France en 2015 a réalisé une « performance record » depuis 2007 en attirant 29 milliards d'euros d'investissements.

Après avoir déjà bondi de 38% en 2014 comparé à l'année précédente, ces volumes d'investissements ont progressé l'an dernier de 11,5% à 29 milliards d'euros, ce qui représente le deuxième meilleur résultat annuel après celui de 2007 (31 milliards d'euros), précise l'enquête trimestrielle du groupement d'intérêt économique Immostat. Immostat réunit les sociétés de conseil en immobilier d'entreprise BNP Paribas Real Estate, CBRE, DTZ et Jones Lang LaSalle.

L'an dernier, la « demande placée » (ventes et transactions locatives) de bureaux dans la seule région Ile-de-France, qui concentre les deux tiers de ces investissements, a porté sur 2,2 millions de m2. Cela représente une activité en légère hausse de 1% comparé à celle de 2014. Cette légère croissance a été enregistrée grâce à un second semestre « très actif », qui a compensé le repli marqué des deux premiers trimestres de 2015 (-27% puis -24% sur un an), souligne BNP Paribas Real Estate dans un communiqué de presse. Cela représente un montant global d'investissements en immobilier d'entreprise de 18,9 milliards d'euros, en hausse de 7% par rapport à 2014 - avec un bond de 16% sur le seul dernier trimestre, à 7,1 milliards d'euros.

De son côté, l'offre immédiate de bureaux en Ile-de-France s'élevait fin décembre à 3,9 millions de m2, en baisse de 3% sur un an.

Les loyers stables en Ile-de-France

Dans la région-capitale, le « loyer facial » (dont le montant est inscrit sur le bail) moyen des bureaux de seconde main (hors neuf) était stable à 323 euros hors taxes le m2 par an, au quatrième trimestre, comparé au troisième. Mais le loyer réellement payé est parfois nettement inférieur, en raison des « mesures d'accompagnement » - les ristournes sous forme de franchise de loyers ou prise en charge de travaux -, consenties par les bailleurs les premières années.

Ces « mesures d'accompagnement restent élevées mais ont tout de même légèrement diminué en 2015 » pour représenter 19% du montant des loyers faciaux, commente Richard Malle, directeur de la recherche France chez BNP Paribas Real Estate. Elles grimpent même à 25% dans le quartier d'affaires de La Défense, où le taux de vacance est élevé, à 9,8%.

Une « sur-offre » à l'Ouest de Paris

Bien qu'en « phase de correction », ces volumes importants de bureaux vides « reflètent toujours une sur-offre » dans cette zone, mais aussi notamment dans le « croissant ouest » (Hauts-de-Seine hors Défense), qui affiche un taux de vacance de 13%, note BNP Paribas Real Estate. En revanche, les taux de vacance demeurent « relativement faibles » dans la capitale (4,7%).

« Courant 2016, l'offre connaîtra certainement de nouveaux ajustements à la baisse (...) tandis que les loyers faciaux pourraient enregistrer quelques progressions », prédit M. Malle.