L’opérateur téléphonique Orange, qui avait annoncé en mars dernier son intention de se diversifier dans les services bancaires, va racheter 65% du capital de Groupama Banque, la filiale bancaire de l’assureur. Orange Banque devrait voir le jour début 2017.

Les noms de Boursorama Banque et d’Axa avaient circulé : finalement, c’est avec Groupama qu’Orange vient d’entrer en négociations exclusives pour mener à bien la création, début 2017, d’Orange Banque. Cette diversification vers les services bancaires est un des principaux pans du plan stratégique « Essentiels2020 », dévoilé en mars 2015 par l’opérateur. Orange espère atteindre 400 millions d'euros de chiffre d'affaires dans ce secteur en 2018.

Le rachat partiel de Groupama Banque, qui revendiquait 530.000 clients et un chiffre d'affaires de 154 millions d'euros fin 2014, va permettre à Orange de bénéficier dès le démarrage « d’une infrastructure déjà opérationnelle et rodée », explique le communiqué commun. « Il s'agit d'une brique essentielle pour nous afin de finaliser le projet Orange Banque pour 2017. Nous disposerons d'un outil qui fonctionne, un parc de clients et tout l'aspect réglementaire déjà en place, cela nous permettra de gagner beaucoup de temps », a déclaré le PDG d'Orange, Stéphane Richard. « Nous apportons nos 28 millions de clients dans le mobile, Groupama de son côté a un outil qui fonctionne mais qui n'a pas encore atteint sa taille critique. »

« Banque 4.0 »

A quoi ressemblera cette nouvelle offre ? Thierry Martel, le directeur général de Groupama, annonce son ambition de s’appuyer sur « le savoir-faire d'Orange et sa maîtrise de la fiabilité digitale » pour « dépasser les applications bancaires actuelles » et « transformer les mobiles en véritables agences de banque et d'assurance », évoquant une « véritable banque 4.0 ». « Nos deux marques s'associent pour créer ensemble une innovation de rupture dans le secteur financier, nous en sommes très fiers et très heureux », ajoute-t-il, cité dans le communiqué.

Alors que Stéphane Richard avait évoqué récemment une simple « banque de complément » centrée sur les paiements, Orange Banque devrait finalement couvrir un large spectre de services : « les activités de banque au quotidien, l’épargne » mais aussi « les crédits et l’assurance » promet le communiqué commun.

Lire aussi : A quoi pourrait ressembler la banque mobile d'Orange ?

La version française d’Orange Banque devrait ainsi se rapprocher d’Orange Finanse, une offre bancaire déjà commercialisée en Pologne, en partenariat avec un acteur local, mBank. Et l’opérateur télécom ne devrait pas s’arrêter là. Dans le communiqué, il annonce qu’un lancement dans d’autres pays européens « comme l’Espagne ou la Belgique » est également dans les tuyaux.