Les entreprises du bâtiment tablent sur « l'amorce d'une reprise » en 2016, avec une hausse de 0,9% de leur activité, principalement alimentée par la progression du logement neuf, a indiqué mercredi la Fédération française du bâtiment (FFB). Mais concernant l'emploi, le redémarrage n'interviendra qu'en fin d'année tempère-t-elle, et « il faudra attendre 2017 pour que le secteur renoue avec une croissance soutenue ».

Les carnets de commandes du bâtiment « se sont un peu regarnis en 2015, tant dans les entreprises de dix salariés et plus que chez les artisans », observe la FFB.

En revanche l'année qui s'achève va se solder par un nouveau recul d'activité pour le bâtiment, de 3% en volume, entraînant la destruction d'environ 30.000 postes, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein, selon la fédération patronale. Toutefois l'intérim s'est redressé au second semestre, ce qui a ralenti le rythme des pertes d'emploi, tandis que les défaillances d'entreprises se stabilisaient (+0,4% sur les 9 premiers mois, comparé à la même période de 2014).

En mars, la FFB anticipait un recul moindre (-1,5%) de l'activité du secteur, car elle pensait que la rénovation énergétique progresserait davantage. Excepté un rebond en 2011, l'activité des entreprises du bâtiment a ainsi baissé chaque année depuis la crise de 2007/2008.

Le neuf soutenu par les taux bas et le PTZ

Au cours de l'année 2015 « plusieurs signaux positifs sont apparus » sur le secteur du logement neuf, tels que la hausse des ventes des promoteurs et des constructeurs de maisons individuelles, d'environ +20% à fin septembre, sur un an. De leur côté les permis de construire affichent enfin une petite hausse en 2015 (+1,6%) et ont connu une « nette accélération » au second semestre.

Compte tenu de ces bons indicateurs, le logement neuf pourrait voir son activité progresser de 5,5% l'an prochain, dit la FFB. Car le renforcement du prêt à taux zéro (PTZ) qui pourrait permettre à 35.000 ou 40.000 ménages supplémentaires d'acheter un logement neuf, des conditions de crédit toujours avantageuses et l'amélioration du moral des ménages, soutiennent ce segment du marché. Toutefois l'activité du logement neuf sera encore en recul de 3,9% en volume sur l'année 2015, « mais de façon plus contenue qu'en 2014 (-11,5%) ».

Dans le non résidentiel en revanche, l'activité de l'année qui s'achève se contracte davantage : -11,3% en volume, après -6,3% en 2014. L'an prochain, la FFB attend encore un recul de 5,3%. Quant au marché de l'entretien-rénovation, il est demeuré « atone » (-0,2% en volume, après -0,9% en 2014) et devrait le rester l'an prochain.

« Pour la première fois depuis 2008 » dit la FFB, « l'investissement dans le logement s'avèrerait un accélérateur de croissance » en 2016.