La Banque centrale européenne a déjà été au-delà de ses capacités pour soutenir la croissance dans la zone euro, a estimé mardi le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, devant les députés européens à Strasbourg..

« Vous ne pouvez pas laisser la [responsabilité de la] politique économique à la BCE », a martelé Jeroen Dijsselbloem, qui représente l'Eurogroupe, c'est-à-dire le rassemblement des ministres des Finances des États membres de la zone euro, lors d'une intervention en séance plénière du Parlement européen. « La BCE est déjà au-delà de ce que l'on peut raisonnablement attendre en matière monétaire, elle a une position très accommodante », a déclaré Jeroen Dijsselbloem, qui est également ministre des Finances des Pays-Bas.

Le 3 décembre, la BCE avait musclé son jeu pour soutenir l'économie européenne en abaissant encore ses taux et en prolongeant son programme de rachat de dettes. Cette décision, qui s'est avérée en-deçà des attentes des marchés, n'a pas fait l'unanimité, le président de la puissante Bundesbank allemande, Jens Weidmann, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, notamment, avait clairement exprimé ses doutes.

Il renvoie la balle aux gouvernements

Mardi au parlement européen, Jeroen Dijsselbloem a clairement renvoyé la balle aux gouvernements européens pour stimuler l'économie du continent. « C'est maintenant aux politiques au niveau national et européen - Ce n'est pas ''ou européen ou national'' : c'est les deux - de prendre leurs responsabilités », a-t-il martelé.

Jeroen Dijsselbloem s'exprimait pour la première fois en plénière du Parlement européen, conformément au souhait de l'Union européenne de rendre plus transparente sa politique et ses priorités économiques.