Après Unilend et Finsquare, Lendopolis est le troisième acteur français de financement participatif en crowdlending à connaître un défaut de remboursement. Une situation logique, qui rappelle que le prêt aux PME reste une activité risquée.

C’était inévitable. Après avoir séduit 3.000 prêteurs, et généré 3,5 millions d’euros de prêt à 57 projets, Lendopolis affronte son premier défaut de créance. Ce mardi 8 décembre, la PME Inovip, spécialisée dans le vêtement sur mesure et basée dans le Sud-Ouest, ne pourra honorer son échéance mensuelle de crédit. Jouant la transparence, Lendopolis a expliqué dans un courriel adressé lundi 7 à ses 426 prêteurs que la PME « rencontre une situation très difficile », entre déclin du chiffre d’affaires et difficultés de développement. Bref, le risque est grand que les remboursements ne reprennent jamais.

Une situation qui peut surprendre, alors que la société avait emprunté les fonds il y a seulement six mois. Mais qui s’explique : ce prêt était proposé au taux d’intérêt maximum de la plateforme : 10,5% sur 48 mois, et la PME était notée au niveau C (le plus bas). « Dans cette population d’entreprise, le taux statistique de défaut est plus important », précise Nicolas Pesquidous, expert financier chez Lendopolis. « Ce n’est donc pas une surprise si le premier défaut intervient dans cette catégorie ». Mais si l’organisme de crowdlending espérait que « cette situation n’arrive jamais, car cela nous désole pour les prêteurs », il estime que cela ne remet pas en cause le modèle de Lendopolis. « Nous avons toujours communiqué sur la notion de risque lié à cette activité. Peut-être que le public en prendra plus conscience désormais. »

Face à ce premier défaut de paiement, Lendopolis assure qu’elle accompagnera ses prêteurs. « Peu importe la somme investie, nous prenons la situation des prêteurs très au sérieux. C’est important de jouer la transparence, de montrer les outils que nous pouvons mettre en place. Chaque euro récupéré sera un gage de confiance pour la suite. » Et Lendopolis rappelle que dans le crowdlending, mieux vaut diversifier au maximum son investissement pour lisser les risques. « Une personne qui sera positionnée sur une centaine de projets en un an gardera un rendement positif malgré un défaut. »