Les auteurs des attentats du 13 novembre n'ont pas eu besoin de plus de « 30.000 euros » pour organiser les attaques, a déclaré jeudi le ministre des Finances Michel Sapin, assurant que l'opération avait été financée par un « cumul de toutes petites sommes ».

« Le coût des derniers attentats, le financement des attentats, c'est une somme qui n'a pas été plus élevée que 30.000 euros », a affirmé Michel Sapin lors d'une conférence de presse consacrée notamment à la lutte contre le financement du terrorisme. Pour réunir 30.000 euros, « il n'y a pas besoin d'énormément de mouvements » d'argent, a par ailleurs souligné le ministre, ajoutant que l'opération avait été financée par un « cumul de toutes petites sommes », via notamment des cartes prépayées.

Selon Tracfin, service de renseignement financier dépendant de Bercy, ces cartes, achetées en partie en Belgique, ont permis de financer les voitures et les appartements utilisés par les assaillants la veille et l'avant-veille des attentats. « Une information rapide sur ces mouvements financiers de petites sommes peut être cruciale » pour repérer des menaces terroristes, a estimé Michel Sapin, insistant sur le rôle joué par les agents de Tracfin dans l'enquête sur les attaques du 13 novembre.

« Dans les heures qui ont suivi les attentats, l'analyse des mouvements de fonds a permis d'identifier des éléments familiaux, en Belgique, qui ont permis ensuite aux services de localiser ceux qui ont été délogés », a raconté le ministre, évoquant « l'équipe terroriste de Saint-Denis ».

« Ce n'est évidemment pas le seul élément » qui a contribué à les repérer, a poursuivi Michel Sapin. « La caractéristique du renseignement financier, c'est qu'il ne suffit pas à lui seul. C'est un élément qu'il faut absolument échanger et croiser avec d'autres ».

Réunion interministérielle ce jeudi à l'Elysée

Trois assaillants, dont l'organisateur présumé des attentats, Abdelhamid Abaaoud, ont été tués le 18 novembre dans l'assaut de la police française contre un appartement de Saint-Denis, où ils étaient retranchés. Selon les enquêteurs, un carnage a peut-être été évité grâce à cet assaut, Abdelhamid Abaaoud ayant été tué alors qu'il prévoyait, selon les enquêteurs, une nouvelle action kamikaze dans le quartier d'affaires de la Défense.

Plusieurs mesures ont été annoncées après les attentats pour renforcer la lutte contre le financement du terrorisme, dont un accès direct de Tracfin au fichier des personnes recherchées (FPR). Une réunion interministérielle consacrée à la lutte contre le financement du terrorisme a été convoquée jeudi après-midi par l'Elysée.