Dans un discours introduisant les Entretiens organisés lundi 16 novembre par l’Autorité des marchés financiers (AMF), son président Gérard Rameix s’est inquiété des conséquences, pour la place de Paris, de la mise en place de la taxe sur les transactions financières, affirmant la nécessité de « repenser notre politique de l’épargne pour faire en sorte que l’épargne contribue effectivement au financement de l’économie réelle ».

« Un capitalisme sans capitaux peut-il exister ? (…) Peut-on faire sans réserve le choix de l’économie de marché sans se préoccuper réellement du bon fonctionnement du marché des instruments financiers ni de l’allocation de l’épargne ? », s’est interrogé Gérard Rameix. « La réponse est clairement non. Et c’est pourtant ce que nous faisons en France depuis des années où la méfiance à l’égard de la finance est largement partagée tant sur l’échiquier politique que dans l’opinion. »

Le président du régulateur français du secteur financier appelle ainsi de ses vœux un « discours mobilisateur sur l’environnement boursier » : « La fonction première des marchés financiers est de financer l’économie, de faire en sorte que des projets innovants se développent. Ils participent à la création de valeur et d’emplois. » Mais au-delà de la nécessité « de redonner confiance aux épargnants individuels », Gérard Rameix a aussi appelé à « repenser notre politique de l’épargne ». Il a relevé ces derniers mois « quelques initiatives intéressantes » comme le relèvement du plafond du PEA, la mise en place du PEA-PME ou la création des assurances-vie euro-croissance. Mais il les pense insuffisantes, sans toutefois proposer dans ce discours d’autres pistes.

Il s’y inquiète par contre de l’impact de la Taxe sur les transactions financières (TTF), une initiative « [portée] par des intentions louables », mais qui risque selon lui de nuire à « l’activité économique de la place de Paris » et de « décevoir ceux qui croient à la promesse d’une nouvelle ressource » : « Selon moi, une TTF ne peut s’entendre qu’à une échelle internationale beaucoup plus large que celle de onze pays de l’Union qui naturellement n’incluent pas la Place financière la plus active [la City de Londres, NDLR]. »