Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a exprimé mardi ses réserves sur l'amendement de l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault visant à amorcer le rapprochement entre l'impôt sur le revenu et la CSG, estimant que cette dernière avait des « vertus ».

« Je pense que la CSG, elle a un intérêt, c'est que tout le monde contribue à un taux qui est limité », a déclaré Emmanuel Macron sur Europe 1, se disant « assez attaché à titre personnel à ce principe ». « Un impôt dont la base est large et le taux relativement bas a des vertus, c'est d'ailleurs aussi pour cela que la CSG avait été inventée », a-t-il estimé.

Le ministre a jugé qu'à terme, un rapprochement avec l'impôt sur le revenu aboutirait au fait que « progressivement on supprimera la CSG pour les revenus les plus faibles ou certains revenus de remplacement, ce qui sera difficilement explicable aux Françaises et aux Français qui travaillent ».

Par ailleurs, « on augmentera la CSG pour les revenus les plus élevés et ça s'appellera l'impôt sur le revenu dans quelques années, et puis on crééra des niches parce qu'on dira il y a des gens qui travaillent et on dira peut-être que pour eux on peut alléger », a poursuivi le ministre. « Je suis pour une forme de stabilité aujourd'hui sur le plan fiscal », a-t-il dit, jugeant qu'il fallait continuer la baisse de l'impôt pour les Français « de manière crédible, durable, expliquée et perceptible ».

Rencontre Ayrault-Valls ce mardi

Jean-Marc Ayrault doit être reçu mardi matin par le Premier ministre Manuel Valls pour discuter de son amendement au projet de budget déposé début octobre et signé par plus de 160 députés PS, soit plus de la moitié du groupe.

Cet amendement entend remplacer une partie de la prime d'activité par une baisse de CSG (qui deviendrait progressive en fonction du revenu) et aller vers un « impôt citoyen sur le revenu ». L'amendement sera « examiné de la manière la plus précise possible » pendant le débat sur le budget 2016, avait prudemment déclaré dimanche Manuel Valls. La prudence de l'exécutif en matière fiscale est renforcée après un certain nombre de cafouillages sur le budget 2016 (impôts sur les retraités, allocations handicapés...), à moins d'un mois d'élections régionales où le PS devrait perdre plusieurs régions.