La ministre du Travail, Myriam El Khomri, s'est déclarée jeudi « inquiète » pour l'emploi à la Société Générale après l'annonce par la banque de réduire de 20% le nombre de ses agences d'ici 2020, appelant à « éviter les licenciements ».

Le groupe bancaire qui a enregistré un bénéfice net de 1,1 milliard d'euros au troisième trimestre, a justifié son projet par l'évolution du comportement de ses clients, du fait de l'irruption du numérique dans leur rapport avec leur banque. Interrogé récemment par l'AFP, le syndicat CFDT de la Société Générale avait dit craindre 2.000 suppressions de postes, notamment dans des agences « en milieu urbain proches de grosses agences ».

« Les banques en ligne prennent de la place »

« Ça m'inquiète et je peux comprendre l'inquiétude également des salariés, et la colère parfois des salariés », a dit Myriam El Khomri, interrogée sur RMC/BFMTV. Se disant opposée aux suppressions d'emplois dans les entreprises bénéficiaires, la ministre a toutefois souligné la nécessaire « évolution de la banque ». « On voit bien que les banques en ligne prennent de la place et que les guichets sont de moins en moins utilisés, je ne suis pas pour bloquer toute évolution », a-t-elle commenté.

« L'objectif, c'est d'éviter les licenciements », a-t-elle ajouté en plaidant pour des reconversions et des départs volontaires. La direction miserait sur le non-remplacement de 2.500 départs naturels (dont retraite) sur la même période pour réaliser cette restructuration.