Selon un communiqué publié lundi, l’émetteur de cartes bancaires américain Visa va racheter son ancienne filiale européenne Visa Europe pour une valeur d'entreprise totale pouvant monter jusqu'à 21,2 milliards d'euros.

La transaction, approuvée par les conseils d'administration des deux entreprises, interviendra en deux temps : un paiement initial de 16,5 milliards d'euros en espèces et en actions, accompagné d'un versement additionnel pouvant se monter jusqu'à 4,7 milliards d'euros après le quatrième anniversaire de la finalisation de l'opération, indique le document. Les deux entreprises anticipent un bouclage d'ici mi-2016.

Visa avait donné son indépendance à son ex-filiale en 2007 peu avant son entrée en fanfare à la Bourse de New York en 2008. Toutefois Visa Europe, une association détenue par un ensemble d'environ 3.000 établissements financiers européens, avait mis en place un dispositif (option put) obligeant son ancienne maison mère à la racheter si 80% des membres de son conseil d'administration y étaient favorables.

Le rapprochement permettra de « dégager de la valeur grâce à une échelle accrue, aux économies réalisées par l'intégration des deux entreprises et les bénéfices liés à la transition de Visa Europe du statut d'association à celui d'entreprise lucrative », indique le communiqué.

37% des paiements encore réalisés en espèces ou en chèques

Un peu plus de 18 milliards de transactions par an sont effectuées avec les cartes Visa en Europe qui sont par ailleurs rattachées à environ 500 millions de comptes dans 38 pays européens.

« L’intégration en une seule entreprise va nous garantir la solidité financière et l'échelle opérationnelle nécessaire pour accélérer la prochaine génération de paiement en Europe », a commenté le directeur général de Visa Europe Nicolas Huss, cité dans le communiqué. Le groupe fait notamment valoir que 37% des paiements des dépenses de consommation des particuliers en Europe sont encore réalisés en espèces ou en chèque.

« Visa Europe a dégagé des résultats impressionnants ces dernières années et le conseil d'administration estime que c'est le moment idéal pour réunir ces deux entreprises très lucratives sous une direction commune », a estimé de son côté Gary Hoffman, le président de Visa Europe.