Au sein du Crédit Mutuel, les deux principaux groupes, Arkéa et le CM11-CIC, affichent publiquement et de longue date d'importantes divergences. A l'heure où la structure associative chapeautant l'enseigne commune évolue, des élus locaux bretons affichent leur soutien à Arkéa.

D'un côté le CM11-CIC, groupe rassemblant le CIC et onze fédérations du Crédit Mutuel, basé à Strasbourg et disposant d'un poids majoritaire au sein de la Confédération nationale du Crédit Mutuel. De l'autre côté le Crédit Mutuel Arkéa, basé à Brest et qui rassemble les fédérations de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif central.

Michel Lucas, président de la Fédération du Crédit Mutuel Centre Est Europe, a vu son mandat à la tête de la Confédération du Crédit Mutuel renouvelé pour 5 ans le 7 octobre dernier. Puis, selon plusieurs médias économiques, une assemblée générale extraordinaire s'est tenue la semaine suivante pour voter le changement de statut de la confédération en société coopérative, en vue d'une fusion avec la Caisse centrale du Crédit Mutuel. Cette procédure vise à se mettre en conformité avec le cadre du Mécanisme de supervision unique européen.

« Mise sous tutelle brutale et hostile »

Mais la nouvelle donne, telle qu'elle se dessine, ne conviendrait pas à Arkéa, de peur de voir son poids, déjà minoritaire au sein des instances internes, encore plus fortement dilué dans la nouvelle gouvernance. Si le groupe brestois n'a diffusé aucune information récemment à ce propos, les élus locaux se sont chargés de porter les arguments du groupe breton sur la place publique. La semaine passée, ce sont ainsi le maire de Carhaix Christian Troadec et le député Les Républicains Marc le Fur qui ont affiché leur soutien à Arkéa.

Lundi, le maire de Brest et président de la métropole François Cuillandre ainsi que le président de la CCI de Brest Frank Bellion ont tenu une conférence de presse sur le sujet, relayée dans la presse locale. Les deux responsables affirment avoir adressé un courrier au ministre des Finances Michel Sapin pour dénoncer cette « mise sous tutelle brutale et hostile » d'Arkéa par le CM11-CIC, présentées comme des banques « concurrentes » par les élus. Or le changement de statut de la confédération doit « obtenir l'agrément de Michel Sapin » pour être validé selon François Cuillandre, dans Ouest-France.

Evoquant Crédit Mutuel Arkéa comme un « fleuron » local, de par son influence sur l'économie bretonne, le maire de Brest affirme vouloir « se battre » pour le groupe bancaire : « La mainmise de CM11-CIC sur Arkéa, c'est l'assurance de perdre un centre de décision important pour notre territoire », déclare François Cuillandre dans Le Télégramme, avant d'ajouter : « Cela est inacceptable et inimaginable. »