La Banque centrale européenne vient de publier ses statistiques relatives aux paiements (hors espèces) en 2014. Elles confirment la place de plus en plus importante prise par la carte bancaire en Europe, et l’exception française concernant le chèque.

Toujours plus de paiements, toujours plus de cartes bancaires : en 2014, le nombre des paiements scripturaux effectués dans l’Union européenne a progressé de 2,8% par rapport à 2013, pour attendre l’impressionnant total de 103,2 milliards. Plus que jamais, la carte bancaire domine le paysage, avec une part de marché de 46%, contre 26% pour le virement et 21% pour le prélèvement. Le nombre de transactions par carte a augmenté de 8,8% en 2014, s’établissant à 47,5 milliards. Le montant moyen payé étant d’environ 50 euros, ce sont 2.400 milliards d’euros qui ont été échangés en 2014 par ce biais.

Le nombre de cartes de paiement en circulation dans l’UE a progressé de 0,9% en 2014 pour atteindre 766 millions, soit 1,5 carte par habitant de la zone. Dans le même temps, le parc de terminaux de paiement dans les points de vente a dépassé les dix millions, grâce à une croissance soutenue en 2014 : +11,1%. Le nombre de distributeurs automatiques de billets progresse également fortement : +12,4%, pour atteindre 490.000 unités.

Le chèque persiste et signe en France

Qu’en est-il en France ? En 2014, la carte bancaire y a représenté 49,8% des paiements, un chiffre en petite hausse de 0,20% sur un an. Cela en fait toujours, et de loin, le moyen de paiement le plus utilisé, devant le prélèvement (18,70%, +1,50%) et le virement (18%, stable). Pour autant, les Français ne font pas partie des principaux usagers du continent. Ils se situent même seulement au 10e rang européen, bien loin derrière le Danemark (73,20%), le Portugal (67,30%) et la Suède (67,20%) ou encore l’Estonie (65%).

Ce relatif retard français en la matière s’explique par un particularisme local : la persistance de l’usage du chèque. Alors que ce moyen de paiement (qui fête cette année ses 150 ans d’existence légale en France) a totalement disparu du paysage dans 20 des 28 pays de l’Union européenne, il représente encore 13,10% des paiements dans l’Hexagone, où son usage ne s’est replié que de 1,40% en un an. Seuls les 450.000 Maltais (plus petit pays de l’Union) en sont plus friands que les Français (24,70%).