De 61% en 2004 à 33% en 2014 : la part des contrats monosupport en euros dans le stock de l’assurance-vie a très fortement diminué en l’espace d’une décennie selon les statistiques de la fédération des assureurs. La moitié des encours figure désormais sur les fonds en euros des contrats multisupports.

En 2015, les titulaires d’assurance-vie cassent leurs habitudes et misent plus fortement qu’à l’accoutumée sur les supports en unités de compte. Ces supports, qui ne présentent pas de garantie en capital mais promettent des rendements potentiellement élevés ont drainé plus de la moitié de la collecte nette de l’assurance-vie en 2015. Mais les « UC » sont encore loin de détrôner les fonds en euros lorsqu’il s’agit de mesurer le poids de chaque type de support dans la masse de l’assurance-vie : depuis 10 ans, les UC représentent 15% à 19% des encours selon les chiffres clés 2014 de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), et l’engouement récent n’a pas bouleversé ce rapport de force.

Les fonds en euros, à capital garanti, sont donc loin d’être démodés. En revanche, le type de contrat donnant accès à ces fonds a changé. Petit à petit, les contrats multisupports, permettant de miser sur un fonds en euros tout en diversifiant son épargne avec une part d’unités de compte, ont supplanté le contrat monosupport en euros, si populaire voici encore 15 ou 20 ans.

Toujours près de 500 milliards d’euros

Aujourd’hui, il existe toujours des contrats « mono » en euros sur le marché, notamment chez certains acteurs mutualistes (MIF, Carac, GMF, SMABTP etc.), mais ils se raréfient. Les banques et grands réseaux d’assurance commercialisent désormais quasi exclusivement des contrats « multi » et incitent même les épargnants à investir en unités de compte.

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La part des contrats « mono » s’est donc logiquement diluée dans l’encours de l’assurance-vie, de 61% en 2004 à 33% en 2014. Mais ces contrats ne se sont pas effondrés pour autant. Ils pèsent toujours environ 500 milliards d’euros, même si leur encours a légèrement diminué en une décennie. Dans le même temps, l’encours global de l’assurance-vie est passé d’environ 800 milliards à 1.500 milliards d’euros, ce qui explique cette baisse de part de marché pour le monosupport.

Les contrats en euros ouverts par le passé n’ont donc pas été clôturés par leurs titulaires, parce qu’ils présentent parfois des avantages spécifiques (un taux minimum garanti par exemple) ou parce qu’ils ont atteint leur maturité fiscale.

La transformation Fourgous toujours utilisée

Afin d’inciter les épargnants à investir dans l’économie via les UC, les pouvoirs publics ont pourtant permis la transformation des contrats « mono » en « multi », tout en conservant l’antériorité fiscale, par le biais de l’amendement Fourgous, en vigueur depuis 2005. En 10 ans, 2,3 millions de contrats monosupport ont été transformés en multisupports, dont 103.000 en 2014. Pour un montant total de près de 78 milliards d’euros. L’amendement Fourgous a eu un réel impact sur le marché mais n’a pas permis de transformer l’ensemble du stock des contrats « mono ».

La FFSA livre aussi des statistiques sur la répartition des actifs transférés dans le cadre de l’amendement Fourgous. Depuis 2005, 29% vont sur les unités de compte au sein des contrats multisupports. Plus de 70% des actifs transférés depuis un contrat « mono » restent donc sur les indémodables fonds en euros.