Distingo, le livret d’épargne distribué par PSA Banque sur internet, affiche depuis ce matin une nouvelle offre promotionnelle à destination des nouveaux clients : 3,60% garantis pendant 3 mois, sur un encours maximum de 75.000 euros. Une manière de reprendre la main sur un marché des super-livrets qui s’est singulièrement assagi ces derniers temps, nous a expliqué David Leclercq, responsable des activités d’épargne en ligne au sein de la filiale bancaire du constructeur automobile Peugeot-Citroën.

Cela faisait plus de 15 mois que le Livret Distingo n’avait plus bénéficié d’un taux promotionnel à destination des nouveaux clients. Qu’est-ce qui vous a convaincu de mettre un terme à cette période de calme plat ?

David Leclercq : « Effectivement, cela fait un certain temps que nous n’avions pas repris la parole avec une offre de ce type. Contrairement à certains acteurs du marché, nous ne sommes pas dans une stratégie de promotion permanente. Ces opérations ont plutôt un caractère événementiel, donc relativement exceptionnel chez PSA Banque. Notre premier enjeu, au niveau commercial, est de fidéliser nos clients à l’issue de ces périodes de promotion, grâce notamment au compte à terme. Mais il est vrai que ce genre de campagne nous aide à être plus visibles et à progresser en termes de notoriété. »

Cette nouvelle promotion fait d’autant plus événement que le marché de l’épargne en ligne est plutôt calme ces derniers mois…

D.L. : « Oui, les promotions sont moins nombreuses, elles deviennent l’exception plutôt que la règle. Les acteurs du marché mettent plus volontiers en avant leur taux standard. C’est également au cœur de notre stratégie : malgré une petite baisse au 1er octobre [le taux de base de Distingo passe de 1,50 à 1,40%, NDLR], nous faisons toujours partie des mieux-disants du marché sur ce point. »

L’environnement actuel, avec une faiblesse générale des taux d’épargne, est-il un avantage ou un handicap pour Distingo ?

D.L. : « La baisse du taux du Livret A [passé le 1er août dernier de 1 à 0,75% net, NDLR] contribue à remettre la lumière sur le marché des comptes épargne non réglementés, ce qui est un plus. Mais nous profitons aussi du développement de la banque en ligne en France. Les années d’évangélisation portent leurs fruits : nous constatons que les Français ont de moins en moins de réticence à confier leur épargne à un acteur 100% en ligne. »

Comment PSA Banque est-elle capable de proposer des rémunérations supérieures de plus d’un point à ce qu’on trouve dans les banques traditionnelles ?

D.L. : « Notre modèle économique nous permet de diminuer les coûts par rapport aux acteurs traditionnels. PSA Banque est une structure resserrée, agile et concentrée sur une seule gamme de produits d’épargne. Par ailleurs, les banques à réseau ont une utilisation des fonds très différente de la nôtre. L’ensemble des fonds collectés par PSA Banque sont en effet utilisés pour financer l’achat de véhicules en France. »

Vous insistez beaucoup dans votre communication sur cette utilisation des dépôts au service de ce que vous appelez « l’économie réelle » ? Allez-vous poursuivre dans cette voie ?

D.L. : « Oui, c’est une part importante de notre image. Nous avons récemment commandé une étude sur le sujet, qui montre que 80% des Français sont sensibles à cette thématique. Evidemment, la recherche du meilleur taux prime toujours dans les critères de choix, mais la question de l’utilisation des fonds arrive juste derrière. A offre égale, ce positionnement peut faire la différence. »

BforBank, un autre acteur de l’épargne en ligne, a récemment choisi d’élargir son offre au compte courant ? Une telle évolution est-elle envisagée chez PSA Banque ?

D.L. : « Non, nous n’avons pas en projet de devenir une banque en ligne complète, ni en France, ni en Allemagne ou en Belgique où nous sommes également présents. Nous allons rester concentrés sur l’épargne en ligne. Nous réfléchissons par contre à compléter notre offre avec de nouveaux comptes à terme, sur des durées différentes. C’est un produit qui fonctionne très bien, et représente 20% de nos encours. »

L’affaire Volkswagen fait actuellement la une dans le monde entier. Pensez-vous qu’elle puisse nuire à votre image de banque d’un constructeur automobile ?

D.L. : « Non, nous n’avons rien observé de notable pour l’instant et aucune question sur le sujet n’a aujourd’hui été adressée à notre service client. »