Salaire, pension de retraite, indemnités de chômage, prestations sociales et revenus financiers : un Français sur deux vit avec moins de 20.000 euros par an, tous types de revenus confondus.

Ce revenu annuel médian est stable en 2013, année sur laquelle porte l’étude de l’Insee (1). A titre de comparaison, le niveau de vie annuel médian était déjà de 19.100 euros en 2002, et de 20.300 euros en 2008. En 2013, un Français sur deux perçoit donc plus de 1.667 euros par mois, et l’autre moitié perçoit moins. L’Insee adaptant ses statistiques en fonction du nombre de personnes dans le foyer, la médiane est située à 42.000 euros annuels (3.500 euros par mois) pour une famille composée d’un couple et de deux enfants.

Les écarts de revenus s'amenuisent

De 2012 à 2013, les écarts de revenus entre les plus modestes et les plus aisés ont diminué dans la population française. Selon les dernières données disponibles, les 10% de la population ayant les plus hauts revenus perçoivent plus de 37.200 euros chaque année, contre 37.900 euros l’année précédente. A l’autre extrémité, 10% des Français vivent avec moins de 10.700 euros par an, contre 10.600 en 2012.

Comment analyser cette évolution ? L’Insee voit trois explications :

  • Les revenus du patrimoine en baisse. La part des revenus du patrimoine, c’est-à-dire les loyers perçus et revenus financiers, a baissé de 2012 à 2013 dans l’ensemble de la population : de 11,9% à 10,9%. Or ces sources de revenu ont plus de poids dans le budget des Français les plus aisés que dans ceux des plus modestes. Elles représentent plus d’un quart du revenu disponible pour les plus favorisés (10% de la population). L’Insee attribue notamment cette érosion à la baisse des taux d’intérêt.
  • Les hausses d’impôts pour les plus aisés. Cette étude communique des revenus net « des impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, contribution sociale généralisée, contribution à la réduction de la dette sociale, prélèvement libératoire sur valeurs mobilières et autres prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine) ». Les ménages les plus aisés ayant été « les plus concernés » par l’augmentation d’impôts en 2013, selon l’Insee, ils ont logiquement vu leurs revenus s’effriter.
  • Temps partiel : plus d’heures travaillées. Les revenus des ménages les plus modestes ont eux légèrement augmenté en 2013. Ils ont « bénéficié d’une hausse de leurs revenus salariaux, sous l’effet d’une augmentation des heures travaillées sur l’année », selon l’institut.

Le seuil de pauvreté étant calculé sur la base du revenu médian, l’institut l’estime à 1.000 euros par mois pour 2013. La pauvreté concerne ainsi 8,6 millions de Français, soit 14% de la population, une proportion en très légère baisse par rapport à 2012.

(1) Pour cette enquête portant sur les revenus 2013, l’Insee s’appuie sur « un échantillon représentatif d’environ 52.000 ménages de France métropolitaine ». Le revenu disponible est calculé selon le nombre d’unités de consommation (UC) dans le ménage. Ces unités sont calculées ainsi : « 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans », explique l’Insee, qui résume : « Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage. »