Avez-vous peur que des robots prennent votre travail ? Une question qui s’applique à de nombreux corps de métiers, et ce depuis des décennies. Elle concerne désormais même les conseillers financiers : ces derniers voient d’un mauvais œil le développement de « robots conseillers » gérant l’épargne des particuliers.

Ils s’appellent Fundshop, Yomoni, Marie Quantier ou encore Anatec, se raccrochent tous à la « génération Fintech » française et veulent démocratiser la gestion de patrimoine à l’aide de robots. Un concept qui a déjà fait ses preuves aux Etats-Unis, d’où le nom de robo-advisors, pour « robots conseillers ».

En France, ces nouveaux acteurs inquiètent les conseillers en investissements financiers interrogés récemment par Morningstar (1) : plus d’un tiers (34%) des sondés anticipent un impact négatif sur leur activité. 10% des conseillers en gestion de patrimoine interrogés craignent même des conséquences « très négatives », voyant ces robo-advisors comme des « concurrents sérieux ». A l’opposé, 23% des sondés voient leur arrivée de façon plutôt positive, parce qu’ils drainent de nouveaux clients vers le conseil patrimonial et financier.

Comme le souligne la société d’analyse financière Morningstar dans son étude, le phénomène est récent. De nombreux professionnels se montrent donc peu à l’aise pour juger de l’impact de ces robots conseillers : 18% d’entre eux n’ont pas d’avis sur la question, et 25% estiment qu’ils n’influeront pas sur leur activité.

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Les conseillers en gestion de patrimoine ne sont pas pour autant réticents à la technologie, puisqu’ils estiment que de nouveaux outils peuvent leur permettre de gagner en rapidité (29%), en pertinence (27%) et en visibilité (18%). Mais ils ont surtout peur de voir de nouveaux arrivants rogner leurs parts de marché.

(1) L’enquête Morningstar Patrimonia a été réalisée auprès d’un panel de 424 conseillers en investissements financiers (CIF), dont 92% de conseillers en gestion de patrimoine travaillant auprès de particuliers. Ces professionnels ont été interrogés aux mois d’août et de septembre 2015.