La sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann réclame le maintien « à un haut niveau » des « aides à la pierre », ces aides de l'Etat finançant la construction de logements HLM, dans une lettre adressée au président François Hollande.

« L'apport budgétaire de l'Etat, l'argent supplémentaire consacré par la nation aux HLM, est en chute libre », écrit l'ancienne ministre déléguée au Logement dans cette lettre rendue publique mardi. « Nous attendons un message clair de votre part : les aides à la pierre, financées par le budget de l'État, et donc la solidarité nationale, doivent être maintenues à un haut niveau permettant que soit atteint ce qui était prévu dans vos engagements, c'est-à-dire le doublement de ces crédits, soit un milliard d'euros », ajoute l'ancienne ministre, également présidente de la Fédération des sociétés coopératives HLM.

Le président de la République est attendu jeudi à Montpellier, pour la clôture du 7e congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH) qui regroupe 750 bailleurs sociaux. François Hollande, écrit Marie-Noëlle Lienemann, s'était engagé lors de la campagne de 2012 « à doubler l'aide à la pierre pour le locatif social dans le budget de l'État ».

Elle réclame une mise en œuvre effective de la loi SRU

« C'est pourtant le mouvement inverse qui s'est opéré puisque les autorisations d'engagement sont passées de 500 millions d'euros en 2011 à 400 millions en 2015 (les prévisions de crédits de paiement sont tombées à 171 millions !) », s'inquiète la sénatrice.

Marie-Noëlle Lienemann plaide également en faveur d'autres mesures, et notamment une « mobilisation réelle du foncier public » pour assurer la construction de logements, ainsi qu'une « mise en œuvre effective de la loi SRU », pour assurer « la mixité sociale partout ». « Trop de collectivités se défaussent », accuse-t-elle, « ne se conforment pas aux objectifs fixés, dès la loi du 13 décembre 2000 (SRU, Solidarité et Renouvellement Urbain). Les sanctions sont rares, les procédures dilatoires et des délais complaisants sont trop souvent acceptés par les représentants de l'Etat ».