Le président de la commission des Finances de l'Assemblée, Gilles Carrez (Les Républicains) a jugé mercredi « intenable » l'engagement du gouvernement de réduire le déficit public en 2016 à 3,3% du PIB, estimant qu'« on est en pleine fiction budgétaire ».

Le gouvernement s'est à nouveau engagé mercredi à réduire le déficit public en 2016 à 3,3% du PIB, pariant dans son projet de budget sur une croissance de 1,5%, sésame à partir duquel le chômage doit baisser. « Même avec une croissance à 1,5,% à mes yeux ça ne passe pas parce qu'il n'y a aucun effort sur les dépenses », a affirmé M. Carrez sur BFM Business.

« Je ne vois pas comment on peut tenir l'objectif de déficit en ne faisant rien sur les dépenses, mais rien du tout », alors qu'« on s'est engagé à baisser les impôts », a-t-il dit. « J'ai fait le calcul : pour 2016, entre la baisse de 2 milliards - impôt sur le revenu-, et les différentes baisses dans le cadre du pacte sur lequel s'est engagé le gouvernement à l'égard des entreprises, il y en a pour 12 milliards d'euros. Ces 12 milliards, d'euros, si vous ne faites rien du côté des dépenses, ça ne passe pas », a-t-il développé.

« Il faut prendre à bras le corps la dépense publique, mais il faut du courage pour ça », a souligné M. Carrez.

Sur la prévision de croissance, il a estimé que « normalement la France doit pouvoir faire 1,5 », mais a déploré qu'il n'y ait « aucune des mesures permettant une certaine libéralisation dans tous les secteurs ». « Rien n'est fait. La loi Macron par exemple est en train de faire pschitt », a-t-il ajouté.