Zoom sur le petit monde des fintechs françaises : un univers en pleine expansion, avec son lot de « stars » montantes, certainement quelques étoiles filantes à venir et autant de business models innovants, ayant pour ambition de bousculer – « disrupter » diront les spécialistes – les marchés financiers conventionnels. A l’heure où toutes les frontières ne sont pas encore tracées, rien de tel qu’une cartographie du secteur fintech français pour mieux l’appréhender et le comprendre.

Le 11 juin 2015, 36 entreprises se regroupaient pour former l’association France FinTech, avec la bénédiction, notamment, de la secrétaire d’Etat chargée du numérique Axelle Lemaire et du ministre des Finances Michel Sapin. Sa vocation : « accueillir l’ensemble des entreprises utilisant des modèles opérationnels, technologiques ou économiques innovants et disruptifs, visant à traiter des problématiques existantes ou émergentes de l’industrie des services financiers ». Voilà pour la définition des grands contours de l’univers des fintechs françaises… Mais lorsqu’il s’agit de rentrer dans le détail et de définir simplement – et de manière explicite pour le commun des mortels - les grandes familles de services proposés par ces start-up du secteur financier, la définition fournie par cette toute récente association n’est pas d’une grande aide !

D’où l’idée de proposer ci-dessous une cartographie de l’univers fintech en France, construite en fonction de la nature des services proposés mais aussi de leurs cibles. Evidemment, cette cartographie, initiée en cette toute fin de mois d’août 2015, a de fortes chances d’évoluer de manière significative au cours des prochains mois. En pleine ébullition actuellement, le secteur des fintechs accueillera à coup sûr de nouvelles entreprises, avec de nouveaux modèles, s’attaquant à de nouveaux marchés.

Les services financiers aux particuliers

La gamme de services proposés aux particuliers par les fintechs françaises se montre déjà assez large, allant de la gestion multicomptes bancaires via une appli mobile à des solutions de paiement ou de gestion d’argent (cagnottes) innovantes, en passant par des offres de crédits « participatif ». Mais c’est le domaine de l’épargne qui semble le plus convoité – ou en tout cas investi par le plus grand nombre de start-up. Deux grandes familles ont ainsi pu être identifiées sur cette thématique : L’épargne « assistée », regroupant des entreprises ayant pour ambition de proposer des solutions de pilotage d’épargne plus ou moins robotisées (à base d’algorithmes d’allocation). Et l’épargne « participative », proposant aux particuliers de prêter de l’argent à des entreprises suivant différentes modalités. Baptisée « crowdlending », c’est cette catégorie qui est aujourd’hui la plus représentée dans l’univers des fintechs.

A noter que ces plateformes de crowdlending se retrouvent aussi répertoriées dans la liste des services aux entreprises. Car, outre le fait de recruter des particuliers souhaitant prêter de l’argent contre rémunération, ces plateformes s’adressent aussi aux entreprises en recherche de financement.

CatégorieEntreprises (1)
PaiementsSlimpay (prélèvement SEPA 100% en ligne)
Lydia (application de paiement mobile)
Paymium (solutions de paiement fondées sur le protocole Bitcoin)
Transferts d'argentLeetchi (collecte et gestion d'argent à plusieurs – cagnotte en ligne)
Ledger Wallet (portefeuille de stockage et de transactions pour Bitcoin)
Payname (plateforme de paiement de pair à pair)
Paytop (transfert d'argent, change et livraison de devises à domicile)
Gestion de compteBankin' (application pour gérer plusieurs comptes bancaires)
Fluo (application de vérification des assurances cartes bancaires)
Linxo (application de gestion de budget)
CréditsPrêt d'Union
Evollis (solution de location avec option d'achat de biens d'équipements)
Epargne participativePlateforme de prêt aux entreprises (crowdlending) :
Prexem
Lendix
Bolden
Credit.fr
Lendosphere
Epargne assistéeYomoni (gestion de fortune en ligne pour le grand public)
Fundshop (robo-advisor pour gérer son portefeuille d'assurance-vie en ligne)
Advize (offre d'épargne en ligne)
Anatec
Marie Quantier (plateforme d'investissement augmenté)
Investissement au capital d'entreprisesCf. Financement en capital

Les services aux entreprises

Le côté Business to Business des fintechs n’est pas en reste, avec de nombreuses sociétés se positionnant tantôt sur des marchés « de niche » (comme la traduction automatique de contenus financiers avec Lingua Custodia ou le troc de biens et de services entre entreprises chez France Barter), tantôt sur de plus larges domaines comme la gestion de trésorerie ou le crédit (avec les plateformes de crowdlending). Autre segment relativement développé : le financement en capital (equity crowdfunding), permettant aux entreprises d’élargir le cercle des investisseurs pour leurs levées de fonds.

CatégorieEntreprises (1)
Gestion de trésoreriePandat (courtage en placements de trésorerie)
Kantox (plateforme d'échange de devises en peer to peer)
Finexkap (financement non-bancaire de la trésorerie pour les entreprises)
CréditCf. Epargne participative (crowdlending)
Financement en capital (equity)Smartangels (financement participatif de jeunes entreprises à fort potentiel)
EOS Venture (broker en equity crowdfunding)
Alternativa (plateforme d'investissement dans des PME)
Autres servicesLingua Custodia (logiciels de traduction automatique sur mesure dans le domaine financier)
Slimpay (prélèvement SEPA 100% en ligne)
EOS Venture (broker en equity crowdfunding)
France Barter (échanges de biens et services entre entreprises)
Alphametry (place de marché sur l'analyse financière)
Early Metrics (agence de notation de start-ups)
The Assets (place de marché d'actifs d'entreprises)
Finance Active (solutions financières en mode SaaS)
Paymium (solutions de paiement fondées sur le protocole Bitcoin)
Ledger Wallet (portefeuille de stockage et de transactions pour Bitcoin)
Invivoo (plateforme de création et de gestion de services financiers)

Ce panorama des fintechs 2015 n'est pas exhaustif et s’appuie pour le moment sur les membres de l’association France Fintech (en particulier sur les sociétés qui nous ont répondu dans le cadre du dossier Génération Fintech). Il s'enrichira d’autres start-ups au fil des prochaines publications.

(1) Les entreprises dont le nom est cliquable renvoient vers leur fiche de présentation dans ce même dossier