La banque franco-belge Dexia est repassée dans le vert au deuxième trimestre 2015, enregistrant un bénéfice net part du groupe de 129 millions d'euros, contre une perte de 145 millions au deuxième trimestre 2014, grâce à un produit net bancaire en forte progression, et malgré une hausse des coûts.

Dexia, qui fut le principal acteur du financement des collectivités locales en France, est toujours en cours de démantèlement après avoir été sauvée deux fois de la faillite en 2008 et 2011 par les Etats belge, français et luxembourgeois.

La perte nette était ressortie à -125 millions d'euros au premier trimestre. Au premier semestre 2015, le bénéfice net part du groupe de la banque ressort ainsi à 4 millions d'euros (contre -329 millions au premier semestre 2014), dont une provision de 161 millions destinée principalement à couvrir son exposition dans la banque autrichienne Heta Asset Resolution, qui s'élevait à 197 millions fin mars.

Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) a atteint 271 millions d'euros sur le deuxième trimestre 2015 contre -13 millions un an plus tôt. Au premier semestre, le produit net bancaire s'élève à 437 millions d'euros « principalement sous l'effet des éléments de volatilité comptable », indique le groupe dans un communiqué. « Les revenus des portefeuilles sont stables sur les deux premiers trimestres de l'année 2015 », poursuit Dexia.

Dépenses opérationnelles « bien maîtrisées »

La banque estime en outre qu'en excluant l'impact de sa contribution au Fonds de résolution unique mis en place par les autorités européennes mais aussi la taxe annuelle pour risque systémique, « les dépenses opérationnelles (liées aux activités récurrentes) sont bien maîtrisées ». Sur le premier semestre, les coûts globaux s'élèvent pourtant à 243 millions d'euros, « en forte progression par rapport au second semestre 2014 », ajoute Dexia, qui précise avoir, en application d'une norme comptable, pris en considération « certaines charges annuelles lors du premier trimestre de l'année », à quoi s'ajoutent « de nouvelles taxes bancaires ». « Hors impact de ces taxes et contributions, d'un montant de 72 millions sur le semestre, les dépenses opérationnelles sont bien maîtrisées », insiste Dexia. Le bilan du groupe a en revanche enregistré au deuxième trimestre une baisse de 27 milliards d'euros par rapport au premier trimestre 2015, à 241 milliards d'euros.

Par ailleurs, la banque franco-belge indique posséder « des expositions sur des entreprises publiques liées au Commonwealth de Porto Rico », à hauteur de 430 millions de dollars (valeur brute) au 30 juin 2015. Dexia précise toutefois que 95% de son exposition sur Porto Rico « est couverte par des rehausseurs de crédit » de bonne qualité. « Les provisions constituées par Dexia sur Porto Rico et ses entreprises publiques s'élèvent à 45 millions de dollars. Elles couvrent des encours sans rehaussement de crédit de bonne qualité et la possibilité d'accélération des paiements en cas d'appel de la garantie », ajoute la banque.

En n'honorant pas des remboursements sur sa dette, Porto Rico a franchi lundi une nouvelle étape dans la crise financière qui ruine son économie et confronte les autorités américaines à un cas difficile. L'archipel des Caraïbes devait verser à cette date quelque 58 millions de dollars de dette contractée par une agence gouvernementale mais n'en a remboursé qu'une infime partie (628.000 dollars). Contrairement à la ville américaine de Detroit, qui avait fait faillite en 2013, Porto Rico n'a pas la possibilité légale de se déclarer en faillite pour restructurer sa dette à l'abri de ses créanciers. Une proposition de loi lui accordant cette possibilité a été déposée au Congrès américain mais elle est pour l'heure restée lettre morte.