Qui sont ces jeunes pousses, appelées Fintech (finance + technologie), qui tentent de se faire une place sur le marché bancaire et financier ? France Barter se positionne sur un créneau surprenant : l’échange interentreprises de biens ou de services, sans toucher à leur trésorerie. Bref, du troc, ou « barter » en anglais.

Pouvez-vous expliquer simplement le concept de réseau BtoB d’échanges interentreprises ?

Grégoire Bauer, responsable développement : « Notre plateforme permet aux entreprises de financer leurs achats sans sortie de trésorerie mais directement en échange de leurs production : temps humain, stocks, capacité de production, etc. (1) »

Qui a eu l’idée de ce concept, et comment ?

GB : « Deux entrepreneurs, les deux cofondateurs, Arthur Bard et Samuel Cohen. Arthur Bard a découvert la compensation contre achats lors de son expérience professionnelle chez Airbus à New Delhi. Samuel Cohen a lui été sensibilisé aux problématiques de trésorerie lors de son expérience à la Coface à New York. Ils ont alors décidé de mettre en place un outil financier permettant de répondre aux problématiques de difficulté de trésorerie, d’actifs sous-utilisés voire inutilisés, et de raréfaction des financements. »

En quoi France Barter porte une innovation ?

GB : « Notre plateforme se positionne dans la continuité du financement participatif. L'axe de différenciation, c’est la création d’une unité de compte interne au réseau, le Barter euro (2). Cet outil financier innovant, permet aux entreprises membres d’effectuer, sur une marketplace, des échanges multilatéraux via un système de compensation de créances validé par la Direction générale de la compétitivité de l’industrie et des services (3). »

Quels sont vos objectifs de développement ?

GB : « 50.000 adhérents dans 5 ans, et 90 millions d’euros de transactions, soit un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros. »

Fiche d'identité : France Barter
ActivitéPlateforme d’échanges de biens et de services entre entreprises
Site webwww.francebarter.coop
Date de créationSeptembre 2014
Ouverture au publicSeptembre 2014
Clientèle viséeBtoB : France Barter se présente comme une « plateforme généraliste » s’adressant aux start-ups, PME et grands groupes
Marché viséFrance
Agrément ACPR ou statut spécifiqueNon nécessaire car la plateforme ne propose pas de crédit
Capital et levée de fondsCapital : 10.300 euros*
Levée de fonds : une première de 300.000 euros puis une seconde de 1 million d’euros début 2016
Chiffre d'affaires700.000 euros
Nombre de clients400 sociétés adhérentes
Effectif actuel7 personnes
Partenaires banque-assuranceLien capitalistique et commercial avec le Crédit Coopératif
* Selon France Barter, le bulletin officiel des annonces civiles et commerciales, qui indique 2.575 euros, n’ayant pas enregistré les dernières évolutions.

(1) L’entreprise reçoit ou émet une facture, avec la TVA prise en compte (payée « en cash » à la fin de l’année). Une commission de 5% est prélevée par France Barter sur les factures émises et l’inscription au réseau coûte 235 euros HT par an (et souscription à une part sociale de la société coopérative d’intérêt collectif).

(2) Si la règle est 1 Barter euro = 1 euro, il ne s’agit pas d’une monnaie mais d’une unité qui « matérialise juste les dettes et les créances » entre les membres du réseau.

(3) Ce service, la DGCIS, devenue depuis Direction générale des entreprises (DGE), dépend du ministère de l’Economie. La DGCIS avait co-rédigé en 2013, avec le Pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques, un « guide des échanges interentreprises de biens et services ».