La Banque centrale européenne (BCE) a sans surprise laissé inchangé jeudi son principal taux directeur à 0,05%, a annoncé un porte-parole, mais c'est la décision sur le financement des banques grecques que guettaient maintenant avec anxiété les observateurs.

Les analystes n'attendaient aucune modification du taux directeur, qui stationne à 0,05% depuis septembre dernier et ne peut de toute façon guère aller plus bas. La BCE n'a pas modifié non plus son taux de prêt marginal, abaissé à 0,3% au même moment, ni son taux de dépôt, porté en territoire négatif pour la première fois de son histoire en juin et qui stationne désormais à -0,2%.

Tous les regards étaient désormais tournés vers la conférence de presse du président de la BCE, Mario Draghi, à partir de 14h30 heure française à Francfort, et vers une éventuelle annonce sur les crédits ELA, bouée de sauvetage des banques grecques dont le conseil des gouverneurs fixe le plafond.

Hausse des plafonds des prêts ELA ?

Alors que le Parlement grec a mis sur les rails dans la nuit certaines réformes, condition fixée par les créanciers du pays au démarrage de négociations sur un troisième plan d'aide de plus de 80 milliards d'euros pour le pays exsangue, la BCE pourrait desserrer la bride aux banques en augmentant le plafond de ces prêts, estimaient plusieurs analystes. D'autres au contraire pensent qu'elle attendra encore le vote de certains parlements européens, et une décision sur une perfusion financière de très court terme pour Athènes, avant d'agir.

La Grèce, déjà en défaut de paiement vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI), doit trouver rapidement l'argent nécessaire pour rembourser notamment 4,2 milliards d'euros à la BCE le 20 juillet. Parmi les options sur la table, l'une porte sur le rapatriement en Grèce des intérêts réalisés par un ancien programme de rachats d'actifs de la BCE, qui s'élèvent à plus de 3 milliards d'euros.