Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a estimé mercredi qu'il serait difficile « à court terme » de trouver un accord pour restructurer la dette grecque, en raison des divergences de vue sur le sujet entre les partenaires européens d'Athènes.

« L'accord qui a été trouvé » lundi était « le meilleur accord possible », compte-tenu des exigences des uns et des autres, a souligné M. Macron lors d'une rencontre avec la presse. Cependant, « on sait bien qu'il ne purge pas le problème de la dette », a-t-il ajouté.

L'accord, signé au terme de négociations marathon entre Athènes et ses créanciers, prévoit un plan d'aide compris entre 82 et 86 milliards d'euros sur trois ans débloqués à condition qu'Athènes mette en œuvre une série de réformes de fond de son économie. En échange de ces réformes, les créanciers de la Grèce se sont engagés à commencer à discuter de la dette grecque cette année.

Politiquement impossible

« On a réussi à mettre le sujet de la dette des Grecs sur la table, ce qui est une avancée par rapport au début des discussions », a souligné M. Macron, qui reconnaît toutefois que cette question est difficile à traiter « en totalité aujourd'hui ». « Intellectuellement, théoriquement, je ne pense pas que sur le long terme ce niveau de dette soit possible sans qu'on aille vers des allongements très longs ou une restructuration », a assuré le ministre. Mais « politiquement, et de manière réaliste dans le court terme, il est impossible d'avoir un accord sur le sujet », a-t-il ajouté.

L'accord entre la Grèce et ses créanciers doit être adopté mercredi par le Parlement grec, mais aussi dans différents parlements européens, notamment en France, où l'Assemblée nationale et le Sénat doivent donner leur aval au texte.

Dette non viable pour le FMI

Le FMI (Fonds monétaire international), un des trois créanciers avec l'UE (Union européenne) et la BCE (Banque centrale européenne), a semé le trouble mardi soir, publiant, après des fuites dans la presse, un document assurant que la dette grecque est « totalement non-viable » et doit subir une forte cure d'amaigrissement, soit par une longue extension des délais de remboursement, soit, préférablement, par un allègement pur et simple, auquel les Européens sont opposés pour l'instant.