Un site de financement participatif (crowdfunding) spécialisé dans l'immobilier propose aux Français de racheter l'Elysée en mettant en scène le président François Hollande, une campagne destinée, selon ses promoteurs, à protéger le patrimoine national et à se faire connaître.

Un photo-montage représentant le chef de l'Etat devant l'Elysée tenant une affiche « A vendre, Palais de l'Elysée, Hôtel particulier au cœur de Paris, investissement libre à partir de 1 euro » est paru mardi pour le deuxième jour consécutif dans le quotidien Le Parisien.

Le coup de publicité étalé sur une pleine page est « à prendre au second degré » et ne vise « en aucun cas à porter atteinte au président de la République », a déclaré à l'AFP le président de Crowdimo.fr, Maurice Brami, 24 ans.

« Bien entendu, on ne pourra pas racheter l'Elysée » qui n'est pas à vendre mais « on veut essayer d'avoir la possibilité de proposer d'autres joyaux nationaux » aux Français, pour qu'ils « restent dans le patrimoine national », a expliqué l'un des trois co-fondateurs, Yoni Botbol, 25 ans. « Il faut faire du bruit pour être entendu », reconnaît-il, et « notre but n'était pas d'être méchant, mauvais ou dégradant ».

Leur start-up, créée début janvier, « espère (obtenir) un rendez-vous avec François Hollande » pour lui offrir ses services et lui présenter des « excuses, si on lui a causé du tort ». Les deux jeunes responsables font valoir que « plusieurs joyaux nationaux ont été vendus à des investisseurs étrangers ces dernières années » et que les cessions immobilières de l'État contribuent au redressement des finances publiques.

« On attend un retour de l'Elysée », a ajouté M. Brami, refusant de divulguer le montant de cette campagne publicitaire conçue par l'agence Hémisphère Droit qui doit durer jusqu'à jeudi, relayée cette fois par le quotidien « Libération et le groupe BFM » à titre gratuit. « Depuis hier, on a eu plus de 7 millions d'euros de promesses d'investissements uniquement pour l'Elysée », affirme M. Botbol qui espère obtenir du président français un mandat pour proposer, réellement cette fois, « un ou deux » biens immobiliers de l'Etat. Car, selon la start-up, « la demande existe ».

« Une personne travaillant dans une salle de marché m'a appelé aujourd'hui pour me dire qu'il avait un client très intéressé pour mettre 16 millions d'euros dans un joyau national », confie M. Botbol. Le site Crowdimo.fr entend donner la possibilité au grand public d'investir à plusieurs dans l'immobilier (investissement locatif, en viager, rénovation, promotion).

La start-up, qui emploie cinq personnes à temps plein, se prévaut d'être la première plateforme dans le monde à proposer un segment aussi large. Parmi son activité encore balbutiante, elle cite l'achat « en cours de finalisation » d'une agence bancaire « à plus d'un million d'euros par des investisseurs privés » et affirme être « en discussion » pour des « supermarchés à Paris ».