Pour la première fois depuis 2003, la fraude sur les paiements par carte bancaire a baissé en 2014, explique l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement (1) dans son 12e rapport publié aujourd’hui.

« Pour la première fois depuis la création de l’Observatoire en 2003, le taux de fraude sur les opérations réalisées en France diminue, à 0,043 % (soit 234,6 millions d’euros) contre 0,046 % en 2013 (soit 238,6 millions d’euros) », note l’Observatoire dans un communiqué. Ce taux monte à 0,069% (stable par rapport à 2013) si on inclut les paiements effectués à l’étranger avec des cartes émises en France.

Dans le détail, le taux de fraude dans les points de vente continue de baisser (0,010% en 2014, contre 0,013% en 2013), malgré la forte augmentation des cas de piratage de terminaux de paiement : l’Observatoire en a recensé 560 en 2014 (contre 188 en 2012), donc 525 concernent des pompes à essence 24/24.

Faible taux de fraude pour le paiement sans contact

Pour la première fois, l’Observatoire a intégré dans son périmètre le paiement sans contact. Le taux de fraude 2014 ressort à 0,015%, soit « un niveau (…) deux fois inférieur à celui des retraits aux distributeurs automatiques de billets (0,034%) », note le communiqué qui souligne que « la technologie sans contact elle-même n’a pas à ce jour présenté de faille exploitable pour les fraudeurs ».

La quasi-intégralité de ces fraudes ont en effet fait suite à la perte ou au vol de cartes bancaires NFC, cas de figure dans lequel le préjudice subi par la victime est pris en charge par la banque. L’ampleur de ces fraudes a par ailleurs été limitée par les plafonds mis en place sur ce type de paiement (20 euros maximum par transaction, entre autres).

Prudence sur la biométrie

Le taux de fraude sur les paiements par carte à distance (notamment sur internet) est lui aussi en baisse « pour la troisième année consécutive », constate l’Observatoire. Son niveau (0,248%, contre 0,269% en 2013) reste toutefois « significativement supérieur à celui des autres transactions », d’où une nécessaire prudence des usagers. Cette baisse s’explique notamment par le « meilleur équipement des e-commerçants en solutions de type 3D-Secure ». 60% des sites (contre 43% en 2013) intègrent désormais des dispositifs d’authentification renforcée, par exemple grâce à l’envoi d’un code unique par SMS.

Malgré ces progrès, la généralisation de ces dispositifs « demeure une priorité » pour l’Observatoire, qui appelle dans le même temps les banques à la prudence concernant l’authentification biométrique, « technique (…) prometteuse » mais sur laquelle l’industrie des paiements « manque de recul » : « L’Observatoire invite donc l’ensemble des acteurs à élaborer des référentiels permettant d’évaluer la sécurité des dispositifs biométriques, en veillant notamment à ce que le recours à la biométrie n’entraîne pas de dégradation en matière de sécurité des paiements. »

(1) L'Observatoire de la sécurité des cartes de paiement réunit, sous l'égide de la Banque de France, des représentants des pouvoirs publics, des émetteurs de carte et des utilisateurs (commerçants et consommateurs).