Des taux toujours très attractifs partout en France, mais un frémissement à la hausse dans toutes les régions. Voici la conclusion du dernier relevé régional du courtier en prêt immobilier Empruntis. Ce constat, celui d’une augmentation des taux au mois de juin, est désormais partagé par l’ensemble de courtiers publiant des baromètres.

Petit à petit, les courtiers en crédit immobilier s’accordent sur le constat : les taux ont très légèrement augmenté en juin. Même des enseignes comme Cafpi ou Meilleurtaux, plutôt enclines à dédramatiser la situation au mois de mai, concèdent l’existence d’un mouvement haussier : « Certains établissements financiers ont relevé récemment le taux d’intérêt de leurs prêts immobiliers. De quelques points seulement et pour des raisons de tactique interne », tempère Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi dans un point de vue publié ce vendredi.

Le président de Meilleurtaux Hervé Hatt évoque lui dans un communiqué un possible « démarrage de mouvement haussier très progressif ». Comme les courtiers le soulignaient tous le mois dernier, les conditions d’emprunt resteront favorables aux acheteurs a priori jusque fin 2015. La porte-parole de Meilleurtaux Maël Bernier soutient elle que les augmentations « ne sont pour le moment pas généralisées et qu’il existe des disparités notables sur les durées comme sur les régions ».

2,40% sur 20 ans en Ile-de-France

Empruntis a justement publié son traditionnel baromètre régional des taux en début de semaine. Ce courtier relève lui aussi une augmentation, de l’ordre de 0,20 point, au mois de juin. Mais elle n’est effectivement pas uniforme. Pour les emprunts sur 20 ans, la majeure partie des sept régions analysées (1) enregistrent une hausse de 0,10 ou 0,15 point entre la mi-mai et la mi-juin. Deux régions affichent une augmentation plus nette, de 0,20 point, pour passer toutes deux d’un taux de marché de 2,40% à 2,60% : Rhône-Alpes (1) et le Nord. Ces deux zones géographiques sont aussi celles où le taux moyen estimé par Empruntis est le plus élevé sur 20 ans. L’Ile-de-France (2,40%) apparaît comme la plus attractive pour cette durée d’emprunt (la plus courante actuellement) devant l’Ouest et le Sud-Ouest (2,45%).

Sur les prêts d'une durée de 15 ans, les hausses sont encore moins marquées, de 0,05 à 0,15 point. Les moyennes les plus basses sont constatées sur la côte méditerranéenne, en Ile-de-France, dans le Sud-Ouest et dans l’Ouest (2,15%). La plus haute étant à mettre à l’actif du Nord (2,30%).

Des négociations plus compliquées

Empruntis souligne toutefois que les évolutions actuelles ne se traduisent pas toutes dans les statistiques. Certaines banques préfèrent ainsi selon ce coutier « être plus sélectives sur les négociations en réduisant le niveau de décotes, voire en modifiant les critères d’attribution ».

(1) Empruntis découpe la métropole française en sept zones géographiques pour cette étude : Ouest (Bretagne, Basse-Normandie, Pays de la Loire et une partie du Centre), Sud-Ouest (Limousin, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Poitou-Charentes), Méditerranée (Languedoc-Roussillon et PACA), Rhône-Alpes (avec l’Auvergne, une partie de la Franche-Comté et de la Bourgogne, etc.), Est (de l’Alsace à la Champagne-Ardenne), Ile-de-France (avec une partie du Centre) et Nord (avec la Picardie et la Haute-Normandie).