François Hollande a confirmé dimanche que le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu serait « engagé dès 2016 pour être pleinement appliqué en 2018 ». Il a par ailleurs indiqué qu'il serait à l'ordre du jour du prochain Conseil des ministres.

Faisant valoir qu'il s'agissait d'une réforme « attendue par les Français et souhaitable pour l'État », le chef de l'État a souligné dans une interview à Sud Ouest Dimanche que le prélèvement à la source ne devait « pas compliquer la vie des entreprises et encore moins solliciter le contribuable ».

« Ça ne peut pas se faire en moins de 3 ans »

Cette réforme, selon lui, « doit donc être bien menée pour être bien mise en œuvre, étape par étape, et ça ne peut pas se faire en moins de trois ans ». Invité à préciser le calendrier de la réforme lors de son déplacement dimanche à Bordeaux pour inaugurer Vinexpo, salon référence des vins et spiritueux, François Hollande a annoncé à des journalistes que la réforme serait « mise à l'ordre du jour du prochain Conseil des ministres ».

Quand Sud Ouest Dimanche lui demande si cette réforme se traduira par une « année blanche », le chef de l'État l'assure sans plus de précisions : « Nous préparons un projet qui garantira que nul n'ait à perdre quoi que ce soit, ni les Français, ni l'État. » Cette « année blanche » verrait les contribuables payer l'impôt sur leurs revenus de l'année de mise en œuvre de la réforme et non sur l'année précédente comme le veut la règle jusqu'à présent.

Hollande évasif sur la fusion avec la CSG

Quant à la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, une promesse de campagne, le président Hollande élude la question. « La priorité, c'est la baisse des impôts des Français », souligne-t-il, réaffirmant que « dès cette année, plus de neuf millions de ménages vont voir diminuer leur impôt sur le revenu ». « Si nous voulons qu'il y ait demain de nouvelles réductions de prélèvements, il nous faut plus de croissance, plus d'emplois, plus d'investissements. C'est la raison pour laquelle la politique du gouvernement consiste à encourager la production, pour permettre plus de redistribution », ajoute-t-il.

« Moins il y aura de déficit, moins il y aura d'impôts »

Sur la proposition de son ancien ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg d'une « stratégie européenne de baisse d'impôt en faveur des ménages », François Hollande réplique : « Dois-je rappeler que notre déficit public atteint encore 4% du PIB ? (...) Les Français ont parfaitement compris que les déficits d'aujourd'hui peuvent être les impôts de demain. Moins il y aura de déficit, moins il y aura d'impôts demain », fait-il valoir.