La baisse de rendement de l’assurance-vie est entérinée : le régulateur de la banque et de l’assurance a annoncé que la rémunération moyenne des fonds en euros est de 2,54% pour l'année 2014, contre 2,80% en 2013. Cette baisse est toutefois bien moindre qu’espérée par cette autorité.

La fédération française des assureurs a elle estimé la rémunération moyenne 2014 à 2,50%, net de frais de gestion, en janvier dernier. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a pris l’habitude de se montrer légèrement plus précise dans son estimation, en l’annonçant en juin et non en début d’année. Une moyenne de 2,54% n’acte donc qu’une baisse de rendement de 0,26 point, puisque le rendement moyen était de 2,80% en 2013 selon l’Autorité (1).

Or, à l’automne dernier, les observateurs du marché avaient plutôt prédit un rendement moyen compris dans une fourchette de 2,20% à 2,50%. Et le président de l’ACPR, Christian Noyer, par ailleurs gouverneur de la Banque de France, avait appelé à une baisse « significative » de rendement. Il n’a donc été que partiellement entendu.

La baisse « aurait pu être plus importante »

L’Autorité souligne ainsi dans le rapport publié hier sur la revalorisation de l’assurance-vie que la diminution « aurait pu être plus importante ». Les auteurs de l’étude étayent leur position en précisant que les « taux souverains français perdent près de 55 points de base en 2014 ». Le taux des emprunts d’Etat présenté comme phare, à 10 ans, est tombé de 2,21% en moyenne en 2013 à 1,66% en 2014.

L’ACPR appuie ainsi le fait que l’écart entre la rémunération de l’assurance-vie en euros et les taux obligataires se creuse : 0,88 point d’écart en 2014, contre 0,59 point en 2013 ou 0,37 point en 2012. En 2011, le taux moyen de l’assurance-vie (3,02%) était même inférieur à l'indicateur de référence pour les emprunts d'Etat (3,32%).

Extrêmement peu d’assureurs ont augmenté leur taux

Malgré cet écart, une très large majorité d’assureurs ont tout de même abaissé leur rémunération : selon l’ACPR seuls 3% des provisions mathématiques (l’épargne disponible sur les fonds en euros) ont enregistré un relèvement du taux de rémunération, contre 19% en 2013. Et 7% de ces provisions mathématiques ont vu leur rendement inchangé en 2014 par rapport à 2013. La masse de l’assurance-vie a donc enregistré une baisse de rémunération en 2014 : 90% de l’encours est concerné par l’érosion du rendement, contre 66% en 2013.

A noter : les assureurs ayant opté pour la stabilité de la rémunération sont les plus généreux, puisqu’ils ont servi en moyenne du 3,27%.

(1) L’enquête de l’ACPR se base sur les données collectées auprès de plusieurs dizaines de compagnies d’assurance, l’Autorité affirmant que son étude porte sur un ensemble de contrats de capitalisation et d’assurances-vie représentant 76% du nombre de contrats sur le marché, pour 92% de l’ensemble des sommes présentes sur ces produits d’épargne. Le calcul du taux moyen est pondéré en fonction des provisions mathématiques.