Le gouvernement a dévoilé mardi, à l’occasion d’assises organisées au ministère des Finances, sa feuille de route pour la filière française des paiements, invitée à accélérer le développement d’alternatives au chèque et aux espèces. Retour sur le principal fait de la semaine sur cBanque.

« La France a été à la pointe de la modernisation des moyens de paiement en inventant la carte à puce en 1974. Elle doit le rester. » Voilà l’état d’esprit affiché par le ministre des Finances, Michel Sapin, qui a introduit mardi matin à Bercy les Assises des moyens de paiements. La référence à la carte à puce n’est pas anodine. La plupart des annonces de Michel Sapin ont en effet tourné autour de la carte bancaire, le moyen de paiement préféré de 7 Français sur 10, selon un sondage commandé pour l’occasion.

Le gouvernement, en effet, a l’intention de développer l’usage de la carte pour les petits paiements. Pour y parvenir, Michel Sapin a demandé aux banques de diminuer les commissions qu’elles facturent aux commerçants, notamment la partie fixe qui pénalise plus lourdement les paiements de faible montant et poussent certains points de vente à refuser la carte en dessous d’un seuil de 10 ou 15 euros.

Dans la ligne de mire évidemment, les espèces. L’argent liquide reste en effet, et de très loin (84% contre 14% pour la carte bancaire), le moyen de paiement préféré des Français pour ces paiements de moins de 10 euros. Pourtant, tout le monde ou presque semble avoir intérêt à réduire l’usage du cash : les commerçants, qui peuvent espérer un gain de temps sur le rendu de monnaie ; les banques, pour qui le traitement des espèces représente un coût important ; le gouvernement enfin, pour qui les espèces, beaucoup plus difficiles à tracer que les moyens de paiement électroniques, complexifient la lutte contre le blanchiment et le travail au noir.

L’enjeu est légèrement différent pour le chèque. Contrairement aux espèces, les Français ont commencé il y a déjà une quinzaine d’années à s’en détacher progressivement. 67% des personnes interrogées dans le cadre du sondage déjà cité expliquent ainsi l’utiliser moins qu’avant. Pour autant, ils s’opposent très majoritairement (73%) à sa disparition. Le chèque reste en effet sans équivalent dans certains cas : pour régler une facture, pour rembourser un proche, pour payer un artisan… C’est pourquoi le gouvernement ne souhaite pas sa suppression, mais demande à la filière française des paiements de développer des alternatives, à l’image du dispositif qu’a rejoint cette semaine la Banque Postale, SEPAmail, une messagerie interbancaire permettant de régler ses factures en ligne.

Les banques, plus généralement, n’ont pas été longues à répondre favorablement aux demandes de Bercy. Par la voix de la Fédération bancaire française, elles se sont engagées, entre autres, à diminuer les commissions sur les paiements par carte et à être plus transparentes sur leur facturation aux commerçants, à moderniser le parc des terminaux de paiement pour favoriser le développement du paiement sans contact, à promouvoir l’usage du virement sur leurs sites internet et leurs applications mobiles, etc.

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