Le trading en ligne sur le Forex et les options binaires n’a pas bonne presse actuellement. L’AMF, le gendarme boursier, l’ACPR, entité de la Banque de France, ainsi qu’une association de boursicoteurs multiplient mises en garde et alertes aux publicités mensongères.

Le 7 mai dernier, l’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ont pour la treizième fois depuis juillet 2011 publié une liste de sites web proposant des investissements sur le marché des changes non régulé, le Forex, sans y être autorisés. Allongée à chaque publication, cette liste noire comprend désormais plus de 70 noms de domaine. 159 sites proposant d’investir en options binaires figurent dans une seconde liste noire.

Lors de la présentation de son rapport annuel, le président de l’AMF Gérard Rameix a réaffirmé sa volonté de « lutter contre le véritable fléau que représentent le trading en ligne sur le Forex et les options binaires, dont les sites font miroiter auprès d’un public crédule des offres irréalistes voire malhonnêtes ».

Lire à ce propos : 12.108 réclamations reçues par l'AMF en 2014

L’AMF a clairement musclé sa communication anti-trading spéculatif ces derniers mois : estimation des pertes moyennes pour ce type d’investissement boursier en octobre dernier, proposition de loi pour interdire la publicité pour l’investissement via le Forex ou les options binaires en mars, puis tests de sites web frauduleux et publication des résultats début avril. Le 27 avril, c’était au tour de l’ACPR de pointer publiquement deux plateformes (2) régulées par l’autorité financière de Chypre et qui se présentent, à tort, comme reconnues par le régulateur bancaire français.

Plus récemment, une vingtaine de particuliers, membres de l’association des traders particuliers francophones (ATPF), ont annoncé dans plusieurs titres de presse (Les Echos puis Capital et Le Figaro), leur volonté de poursuivre trois courtiers en ligne en justice. Ils ont perdu sur FXCM et, dans une moindre mesure, sur IG Markets et Saxo banque, 1.500 à 90.000 euros par personne, en quelques heures, le 15 janvier dernier, à cause de la flambée du franc suisse. Ils ont parfois perdu plus que leur investissement initial.

La faute des courtiers en ligne selon les futurs plaignants ? Ne pas les avoir suffisamment averti des risques encourus. Les trois courtiers figurent bien dans le registre des agents financiers (Regafi.fr) et sont donc habilités à exercer en France. Une actualité rappelant que les internautes sont plus que jamais invités à « éviter le trading sur le Forex et les options binaires », pour reprendre les mots utilisés par l’ACPR dans son dernier communiqué.

(1) Plateforme commune d’information et de recueil des réclamations de la Banque de France, de l’ACPR et de l’AMF.

(2) « Alertes trading » et « Optionweb-fr ».