7,8 milliards d’euros en plus sur les Plans d'épargne logement en seulement trois mois en 2015. 3,5 milliards d’euros sur les seuls supports en unités de compte de l’assurance-vie, plus risqués que les fonds en euros. Les statistiques trimestrielles de la Banque de France confirment la santé toujours éclatante de ces deux produits d’épargne.

Le PEL et l’assurance-vie sont les placements du moment. Depuis le début 2014, leur domination est quasi sans conteste. Et la tendance se confirme au premier trimestre 2015 selon le dernier baromètre de l’épargne des ménages (1) de la Banque de France, portant sur le dernier trimestre 2014 et le premier de l’année 2015.

Le PEL a ainsi engrangé (avec le Plan d’épargne populaire, au flux bien plus anecdotique) 7,8 milliards d’euros lors des trois premiers mois de 2015, contre 5,5 milliards au trimestre précédent ou 4,1 milliards un an plus tôt, des collectes nettes déjà bien supérieures à la normale pour ce produit d’épargne-logement. La conséquence probable de l’effet d’aubaine des derniers PEL à 2,50% disponibles en janvier 2015, le rendement ayant été abaissé à 2% brut pour les nouveaux PEL depuis le 1er février. De 4 milliards d’euros en janvier, la collecte ne s’est ensuite pas essoufflée, les PEL souscrits avant le 1er février rapportant toujours 2,5% brut.

Assurance-vie : l’attrait des unités de compte

Côté assurance-vie, les montants drainés par les fonds en euros, avec une garantie en capital, sont stables autour de 10 milliards d’euros par trimestre selon la Banque de France. Si les fonds sécurisés affichent ce rythme de croisière depuis plus d’un an, les supports risqués (en unités de compte), sans garantie en capital, affichent une collecte en « net rebond » comme le souligne la Banque de France : 3,5 milliards d’euros de souscriptions nettes lors des trois premiers mois de 2015. A titre de comparaison, c'est quatre fois plus qu'au 1er trimestre 2014 (0,9 milliard) et déjà plus que sur l'ensemble de l’année 2013 (3,3 milliards).

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13,9 milliards d’euros sur les comptes courants

Si les estimations de l’institution monétaire sont très positives pour ces produits, elles confirment aussi les moins bons scores des livrets d’épargne, tous confondus (-4,1 milliards), et des comptes à terme (-1,5 milliard). Surprise, en revanche, les dépôts à vue, c’est-à-dire les comptes courants dans ce baromètre, enregistrent une collecte nette record : 13,9 milliards d’euros en trois mois ! Aux deux trimestres précédents, la collecte, déjà élevée, n’était que de 5 milliards d’euros. Une statistique qui peut s’analyser comme le désintérêt des Français pour des produits d'épargne globalement peu rémunérateurs, les particuliers laissant leur argent végéter sur leur compte chèques.

(1) Les « ménages » regroupent ici les particuliers et les entrepreneurs individuels.