Le service de renseignement financier Tracfin, qui célèbre son 25e anniversaire cette année, a vu son activité croître de plus de 30% en 2014, portée notamment par l'augmentation des signalements relatifs à la fraude fiscale.

Cette progression (+33%) est d'autant plus significative que Tracfin avait déjà « quasiment doublé son nombre de déclarations traitées au cours des cinq années précédentes », a souligné jeudi le directeur de Tracfin, Jean-Baptiste Carpentier, au cours d'une conférence de presse. Mais « plus de 30% de déclarations de soupçons ne veut pas dire plus 30% de fraude », a-t-il nuancé.

tendance accrue par la médiatisation des affaires

Cette « année historique » s'explique, selon lui, par « une ambiance internationale et nationale qui a conduit les différentes professions déclarantes à se montrer plus attentives à leurs obligations » qu'avant sur ce type de fraude. La « médiatisation des affaires financières » a également pu accroître cette tendance, relève le rapport annuel de cet organe rattaché au ministère de l'Economie, qui lutte contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

L'année 2014 a été marquée par « la montée en puissance du nombre d'informations relevant de la problématique des comptes détenus à l'étranger », souligne ce rapport. Depuis 2009, Tracfin peut transmettre, après analyse nécessaire à comprendre si les opérations sont ou non problématiques, les informations à l'administration fiscale qui choisira de traiter ou non le dossier.

200 déclarations de soupçons par jour

Dans son rapport annuel d'activité, Tracfin indique avoir accru de 5% le nombre d'actes d'investigation menés à l'issue de ce premier travail d'analyse et d'autant le nombre de signalements transmis aux autorités judiciaires et administratives. Si la transmission à l'autorité judiciaire est constante depuis 2008, « le gros de la croissance s'est faite sur l'administration » liée à la lutte contre la fraude. Tracfin reçoit quotidiennement 200 déclarations de soupçons. Toute déclaration de soupçon reçue est examinée « entre 24h00 et une semaine » et entre 15 à 20% des déclarations vont donner lieu à des investigations de la part de Tracfin, selon M. Carpentier.