Le ministère de l’Economie accueillait vendredi matin, en présence de la secrétaire d’Etat au Numérique Axelle Lemaire, une conférence de presse sur le paiement sans contact organisée par le groupement des cartes bancaires. Une opération séduction, où l’industrie bancaire a notamment insisté sur la sécurité de la technologie NFC.

Plus de 30 millions de cartes en circulation, plus de 260.000 commerçants équipés : le paiement sans contact NFC, qui permet de régler des achats d’un montant inférieur à 20 euros en posant sa carte ou son mobile sur le terminal, sans entrer de code, s’installe à toute vitesse dans le paysage français. Un décollage qui doit plus, dans l’immédiat au moins, au volontarisme de l’industrie bancaire et des paiements qu’à un réel engouement pour cette nouvelle façon de payer : 70 millions de transactions seulement ont été effectuées sans contact en 2014, sur un total de paiements par carte dépassant les 9 milliards (1)

Dans ce contexte, le groupement des cartes bancaires (CB), gestionnaire du réseau français de paiement par carte codétenu par les grandes banques nationales, organisait ce matin, en partenariat avec le fabricant de cartes à puces Gemalto et l’opérateur téléphonique Orange, une conférence de presse destinée à pointer les avantages du paiement sans contact : plus pratique, plus rapide et même plus propre. Le dossier de presse consacré à l’événement note ainsi qu’il permet « de ne pas avoir à manipuler d’argent liquide, peu hygiénique » !

Aucune fraude massive connue

Prompts à critiquer les espèces, les intervenants ont aussi beaucoup insisté sur un point central : la question de la sécurité de la technologie NFC, utilisée pour faire communiquer la carte et le terminal de paiement. C’est en effet un des principaux arguments des opposants au sans-contact, qui a poussé la CNIL à enquêter et à demander aux banques de rectifier le tir.

Selon le président du groupement des cartes bancaires, Bruno de Laage, il s’agit toutefois d’un faux problème. Jamais un nouveau mode de paiement n’a bénéficié d’autant de précaution de la part des banques, a-t-il expliqué, rappelant qu’à ce jour aucune fraude massive liée au sans-contact n’a été constatée, ni en France ni à l’étranger. Si la possibilité d’interception de données liées à la carte n’est pas niée, CB estime que ces fuites potentielles ne peuvent porter à conséquence. « En admettant qu’un fraudeur parvienne néanmoins à récupérer les seules données disponibles en mode sans contact (numéro à seize chiffres de la carte et date d’expiration), il ne disposera pas du cryptogramme visuel de la carte (CVV) », explique le dossier de presse. « Or aujourd’hui la totalité des sites marchands sécurisés en France demandent ce cryptogramme visuel ».

Un coût supplémentaire pour le commerçant

Autre objectif de cette conférence de presse : convaincre les commerçants d’accepter le paiement sans contact, ce qui n’est le cas actuellement que de 20% d’entre eux. Les intervenants ont mis en avant le « gain de temps », le moindre « risque d’erreurs dans le rendu de monnaie », une « comptabilité facilitée ». Certains, toutefois, ne se sont pas privés pour donner leur avis sur Twitter pendant la conférence :

(1) Selon la cartographie des moyens de paiement de la Banque de France, 8,96 milliards de paiements par carte ont été effectués en France en 2013.