Manuel Valls a annoncé mercredi un geste fiscal de 2,5 milliards d'euros sur cinq ans pour les entreprises qui investissent dans des équipements industriels, en leur permettant de « suramortir » leurs achats.

Cet « avantage fiscal exceptionnel » s'appliquera à tous les investissements industriels réalisés à partir « de ce 15 avril » et pendant les douze mois suivants, a indiqué M. Valls, parlant d'un « effort sans précédent ». Il permettra aux entreprises de déduire sur une durée moyenne de cinq ans 140% du montant de ces investissements de leur bénéfice imposable, et ainsi de faire baisser leur impôt sur les sociétés.

« Pour accélérer la reprise économique nous devons lever tous les blocages, agir sur tous les leviers. Et l'investissement est un levier essentiel », a dit le Premier ministre lors d'une conférence de presse. « Pour que la croissance soit forte et durable il manque (...) le moteur de l'investissement », a renchéri le ministre des Finances Michel Sapin. Ce levier doit aussi être activé via le plan de travaux autoroutiers de 3,2 milliards d'euros, a fait valoir M. Valls.

Diriger l'épargne des Français vers les entreprises

Au-delà de ces grands chiffres, le chef du gouvernement a détaillé un arsenal de mesures plus ou moins techniques. BPI France, bras financier de l'Etat, va par exemple augmenter de 2 milliards d'euros ses prêts aux entreprises tandis que les ménages vont bénéficier de coups de pouce pour les travaux de rénovation thermique. Le gouvernement va aussi prendre des mesures pour diriger davantage l'épargne des Français, majoritairement cantonnée à des placements très prudents, vers les entreprises.

L'Etat va aussi soulager quelque peu la trésorerie des collectivités locales, via des remboursements anticipés de TVA pour leurs chantiers d'équipement. L'entourage du Premier ministre estime l'impact budgétaire de toutes ces mesures pour l'investissement à quelque 500 millions d'euros cette année.