Manuel Valls a annoncé mercredi la création d'un compte personnel d'activité au 1er janvier 2017, regroupant les différents comptes existants (pénibilité, formation...), que les salariés pourront conserver tout au long de leur carrière.

« Le projet de loi relatif au dialogue social, présenté au Conseil des ministres le 22 avril, comportera (...) une nouvelle disposition importante : la création de ce compte personnel d'activité au 1er janvier 2017 », a déclaré le Premier ministre au cours d'une conférence de presse. « Depuis le début du quinquennat, nous avons créé, avec les partenaires sociaux, de nouveaux droits pour les salariés, qui les suivent tout au long de leur carrière : compte personnel de formation, compte pénibilité, droits rechargeables à l'assurance chômage... Ces droits (...) sont encore trop cloisonnés », a-t-il dit.

Capital des salariés

La création de ce compte relève d'un « vrai besoin » afin d'améliorer la portabilité des droits, estime-t-on dans l'entourage de Manuel Valls, tout en reconnaissant que c'est « un énorme chantier d'ingénierie sociale ». Le président François Hollande avait évoqué vendredi la création de ce compte personnel, véritable « capital des salariés » qu'ils pourraient garder « tout au long de (la) vie professionnelle ».

Citant le compte personnel de formation (effectif depuis le 1er janvier dernier), le compte pénibilité (entré partiellement en vigueur en janvier et qui sera totalement opérationnel début 2016), le compte épargne-temps et la possibilité de « garder sa mutuelle lorsqu'on change d'entreprise », le chef de l'Etat avait affirmé : « avec l'ensemble de ces droits, il y a la possibilité de se constituer ce que j'appelle un compte personnel d'activité, ce qu'on a accumulé tout au long de sa vie, que l'on peut utiliser tout au long de sa vie professionnelle ».

Le compte est aussi un gage donné à l'aile gauche du parti socialiste. Courtisés depuis la défaite de la majorité aux départementales, les proches de Martine Aubry attendaient des signes sur ce point. En février, dans un texte préparatoire au Congrès du parti socialiste, l'ancienne ministre du Travail réclamait la mise en place d'une « sécurité sociale professionnelle » qu'elle présentait comme « la grande œuvre sociale de ce quinquennat ».

Le PS s'était empressé de saluer vendredi de façon appuyée ce projet de « compte personnel d'activité ».