2,2 millions de Plans d’épargne retraite populaire à la fin 2013, et un nombre d’ouvertures qui grossit chaque année depuis 2011. S’il faudra attendre la fin avril pour que les assureurs dévoilent les statistiques 2014 du Perp, Bernard Le Bras, le président du directoire de la filiale assurance du Crédit Mutuel Arkéa, Suravenir, livre son analyse sur la santé de ce produit d’épargne retraite.

Quels résultats avez-vous enregistrés pour le Perp en 2014 ?

« Tous types de distributeurs confondus, la progression du Perp est assez spectaculaire en 2014 ! Nous avons fait 60 millions d’euros de collecte, un chiffre en augmentation de 108% par rapport à 2013. Le développement de ce produit est très significatif : nous comptons plus de 30.000 Perp en gestion, dont près de 4.500 ont été ouverts sur l’année 2014. »

La tendance est-elle la même dans tous vos réseaux de distribution : agences bancaires, conseillers en gestion de patrimoine indépendants, etc. ?

« Une large partie de l’encours provient du réseau bancaire, les agences du Crédit Mutuel Arkéa [Crédits Mutuels de Bretagne, du Sud-Ouest, et du Massif Central, NDLR], canal historique de commercialisation du Perp. Les conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI) s’y sont mis il y a 4 ans suite à la réforme des retraites de 2010, puis le plafonnement des niches fiscales à 10.000 euros a renforcé cet intérêt. Ainsi, en 2014, nous enregistrons une collecte quasi équivalente via la banque et via les CGPI. »

Autre canal de distribution, internet. Suravenir y est présent depuis le lancement de Puissance Avenir Perp mi-2013 avec Assurancevie.com, depuis suivi par d’autres distributeurs web…

« En effet, le Perp sur internet est un réel succès : près de 1.000 plans ont été ouverts via les acteurs internet en 2014. »

Les Perp en ligne sont les mêmes que ceux distribués par les autres canaux de distribution, mais avec 0% de frais de versement. Certains clients ne risquent-ils pas de se sentir lésés ?

« Le conseiller en gestion de patrimoine aide ses clients dans le choix des supports en unités de compte. Sur internet, il n’y a pas ce contact direct, ce qui légitime le 0%. Le choix du niveau de frais d’entrée ou de versement dépend du distributeur, car ces frais lui reviennent. Les acteurs du web en ont fait un argument commercial. »

Espérez-vous que la collecte soit à nouveau multipliée en 2015 ?

« L’objectif, c’est de faire mieux qu’en 2014. On s’attend en effet encore à une collecte en forte augmentation. Car, désormais, il me semble que le Perp a trouvé sa vraie clientèle grâce à ses avantages fiscaux et parce qu’il permet à un public de cadres ou d’indépendants de s’assurer un complément de revenu pour la retraite. Aujourd’hui, un Perp, c’est 9.000 ou 10.000 euros dès l’ouverture, là où les montants étaient bien moindres auparavant. Concernant les affaires nouvelles, la prime moyenne est de 8.600 euros tous réseaux confondus [pour les versements réalisés à l'ouverture, NDLR], en hausse de 30% par rapport à 2013. Pour les réseaux bancaires, cette moyenne est de 5.500 euros, de 11.800 euros pour les CGPI et de 7.800 euros pour les courtiers web. A noter : sur internet, l’attrait du 0% permet aussi d’enregistrer des transferts de Perp existants, pour des montants souvent supérieurs à 50.000 euros. »