L'activité des fonds français de capital-investissement a confirmé sa vitalité en 2014 avec notamment des levées de fonds proches de leur niveau d'avant la crise, indique une étude de l'Association française des investisseurs pour la croissance (Afic) et du cabinet d'audit Grant Thornton.

Les levées de fonds ont augmenté de 24% l'an dernier, à 10,1 milliards d'euros, ce qui se rapproche de la moyenne de 10,5 milliards d'euros établie entre 2005 et 2008, relève l'étude menée auprès des acteurs français du capital-investissement (c'est-à-dire dans les entreprises non cotées) membres de l'Afic publiée mardi. Les levées de fonds supérieures à 1 milliard d'euros représentent toutefois 30% du montant total en 2014. Et les levées se concentrent à hauteur de 63% sur des fonds de taille supérieur à 200 millions d'euros. Ce qui fait naître « une petite inquiétude sur l'activité de financement des entreprises à moyenne capitalisation », remarque Michel Chabanel, président de l'Afic.

2014, « une très bonne année »

Par ailleurs « lever des capitaux à l'étranger reste un challenge », remarque-t-il : les investisseurs étrangers couvrent 41% de la collecte, contre 45% en 2013, et ils investissent surtout dans des levées supérieures à 200 millions d'euros. Mais dans son ensemble, 2014 « fut une très bonne année pour le capital-investissement », estime Michel Chabanel. Les investissements dans les entreprises se sont eux élevés à 8,7 milliards d'euros, soit un bond de 35% par rapport à 2013. Quelque 1.648 entreprises, dont 75% de TPE et PME, en ont profité, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne de long terme.

Seule « zone d'ombre » au tableau selon Michel Chabanel : le capital-innovation. Les montants investis dans ce secteur ont reculé de 2,5% à 626 millions d'euros et le nombre d'entreprises accompagnées de 469 à 438. Pour ce qui est des désinvestissements, ou sorties de fonds, ils s'élèvent à 9,3 milliards d'euros, une hausse de 65% et un record depuis 2006, avec un total de 1.091 cessions, proche du record de 2007 (1.093 cessions). Ces signes traduisent la « fluidité » et le « dynamisme » du marché, remarque l'Afic.

Le regain d'activité du capital-investissement en France marque en tout cas l'importance de ce circuit pour le financement des projets de développement des entreprises en France, souligne l'organisation. A titre de comparaison, sur Internext, l'entité dédiée aux PME au sein de l'opérateur boursier Euronext, « on a compté 27 introductions en Bourse (IPO) en 2014, quand 696 nouvelles sociétés étaient financées par le capital-investissement », indique Michel Chabanel.