Où va le marché français de la banque en ligne ? Pourquoi le Livret Jeune est-il en déclin ? Quelles sont les enseignes préférées des Français ? Voici quelques questions auxquelles nous avons tenté de répondre, cette semaine, sur cBanque.

Banque en ligne : un marché français hyper-concurrentiel

Elles sont six enseignes en France à se partager environ 2,5 millions de clients : le marché français de la banque 100% en ligne apparaît comme particulièrement concurrentiel, si on le compare à ses voisins européens. Nous nous sommes donc posé la question : pourquoi y a-t-il autant de banques en ligne en France ?

Simple reflet du big five de la banque en France, nous a répondu Benoît Grisoni, le directeur de Boursorama Banque. Cinq des six protagonistes sont en effet des filiales des principaux groupes bancaires français - seul BPCE manque à l’appel - : BNP Paribas avec Hello bank, le Crédit Agricole avec BforBank, la Société Générale avec Boursorama, le Crédit Mutuel-CIC avec Monabanq et le Crédit Mutuel-Arkéa avec Fortuneo. Seule ING Direct fait exception : sa maison-mère, le groupe néerlandais de bancassurance ING, n’a pas de réseau d’agences en France. Reste à savoir quelles enseignes s’installeront de façon pérenne dans le paysage. Selon Benoît Legrand, le patron d’ING France, il est « difficile de construire sur le long terme » en-dessous d’une taille critique de 300.000 clients, que seuls ING Direct et Boursorama Banque ont nettement dépassé à l’heure actuelle.

Pour convaincre les clients de passer au tout-numérique, une solution est par exemple d’élargir son catalogue de produits. ING Direct, cette semaine, a amélioré son contrat d’assurance-vie multisupports en y ajoutant un second fonds en euros. Fortuneo, de son côté, met actuellement en avant son service d’aide à l’investissement en bourse.

Le Livret Jeune en déclin

Zoom cette semaine sur le Livret Jeune, sans doute le plus discret des produits d’épargne réglementée. Utilisé comme produit d’appel par des banques en quête perpétuelle de jeunes clients à fidéliser, il rapporte entre 2% et 3% net selon les enseignes. Ce qui ne l’empêche pas d’enregistrer des baisses d’encours, année après année : après un pic à 7,57 milliards d’euros en janvier 2009, le produit est ainsi repassé sous les 7 milliards courant 2014.

Pourquoi le Livret Jeune perd-il de son attrait ? Cela tient beaucoup à la concurrence du Livret A, depuis que sa distribution a été généralisée à toutes les banques en 2009. « Aujourd’hui, les parents prennent le plus souvent un Livret A pour leurs enfants » explique Stéphane Ibanez, responsable des produits d’épargne à la Société Générale. Et ne pensent pas forcément à basculer sur un Livret Jeune lorsque leurs rejetons atteignent 12 ans, âge minimum de détention.

Ce déclin est-il inéluctable ? Avec sa rémunération « hors marché » - à titre de comparaison, le rendement moyen des livrets d’épargne est tombé à 0,91% brut en janvier -, le Livret Jeune a un bel atout à faire valoir. Sa relance pourrait également venir d'un relèvement de son plafond de versement, très bas aujourd’hui (1.600 euros). Ce qui malheureusement ne semble pas à l’ordre du jour.

La Banque Postale et la Caisse d’Epargne distinguées par les Français

Quelle est l’enseigne bancaire favorite des Français ? Il y a débat. Deux sondages récemment publiés ne sont pas tout à fait d’accord. Le premier consacre la Banque Postale, qui cumule le meilleur ratio reconnaissance/popularité. L’enseigne, qui a présenté cette semaine des résultats 2014 très satisfaisants, devance le Crédit Agricole et la Caisse d’Epargne.

Le second baromètre, publié par l’agence de communication La Matrice, s’intéresse plus spécifiquement à l’image des banques dans l’opinion public. Sur ce critère, c’est la Caisse d’Epargne qui est en tête, grâce notamment à sa présence comme sponsor sur le maillot des handballeurs champions du monde début février. Le Crédit Mutuel et la Banque Postale suivent de près.

Les deux enquêtes convergent par ailleurs sur un point : il y a un fossé de popularité entre les banques régionales mutualistes et les enseignes nationales privées. Ces dernières, notamment BNP Paribas et la Société Générale, payent sans doute encore le prix des errements qui ont mené à la crise bancaire de 2008.

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