Le directeur général de la Caisse des dépôts, Pierre-René Lemas, a à son tour dénoncé jeudi des dérives « inacceptables » dans les rémunérations de salariés d'une ancienne filiale du groupe, épinglées la veille par la Cour des comptes.

Dans son rapport, la Cour avait mis en cause l'attribution gratuite d'actions à 59 salariés de CDC Entreprises, qui leur a rapporté 8,3 millions d'euros au titre des exercices 2009 à 2013.

« La construction juridique de l'ensemble de ce dispositif était sans doute solide mais les dérives qu'on a pu constater sont à coup sûr totalement inacceptables », a déclaré Pierre-René Lemas au cours d'une audition devant la commission des finances de l'Assemblée nationale. « La Cour des comptes a été amenée à formuler un certain nombre de recommandations. Evidemment, ces recommandations, la Caisse des dépôts va les suivre et on les a d'ailleurs assez largement anticipées ».

7,2 millions d'euros d'actions gratuites

CDC entreprises était chargée de gérer des fonds publics investis dans des PME. Mi-2013, son capital a été apporté au groupe BPI dans le cadre de la création de la banque publique d'investissement Bpifrance. Les dix principaux bénéficiaires du dispositif ont perçu chacun entre 328.050 et 567.000 euros de dividendes, entre 2009 et 2012, outre leur rémunération fixe, dépassant largement les prévisions initiales. Le mécanisme a pris fin à la création de Bpifrance mais la Caisse a alors racheté les actions gratuites encore détenues par les salariés pour un montant total de 7,2 millions d'euros.

Parmi les mesures déjà prises et évoquées jeudi par Pierre-René Lemas figure notamment la mise en place fin 2014 d'une nouvelle direction des ressources humaines, chargée d'assurer la cohérence des politiques de personnel du groupe. M. Lemas, qui a pris la direction générale de la Caisse en 2014, a aussi souligné avoir demandé à cette direction d'engager un recensement exhaustif des rémunérations des cadres dirigeants du groupe.