Le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) Gérard Rameix recommande l'« extrême prudence » dans la mise en place de la taxe sur les transactions financières, a-t-il fait savoir lundi devant l'European American Press Club.

« Si j'ai une chose à recommander, c'est une extrême prudence dans la fixation de cette taxe, parce que c'est évident que pour une partie non négligeable de l'activité la délocalisation est très facile chez les partenaires qui sont proches, y compris européens », a-t-il souligné. « Je ne peux pas ne pas noter une contradiction assez forte entre l'idée de lever des fonds importants et de vouloir en même temps moraliser certains comportements et ne pas tenir compte des risques de délocalisations des opérations financières », a-t-il poursuivi.

« Y compris à l'intérieur de la même entreprise de marché, on peut avoir des déplacements », a fait remarquer Gérard Rameix en référence à l'opérateur boursier européen Euronext, dont « les quatre partenaires (...) ne sont pas tous dans les onze » pays volontaires pour la mise en place de cette taxe. Euronext chapeaute les places boursières de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne.

De préférence une taxe concernant les 28 États

Les onze pays volontaires pour taxer les transactions financières sont la France, l'Autriche, le Portugal, l'Espagne, la Grèce, la Slovaquie, l'Estonie, la Slovénie, l'Italie, l'Allemagne et la Belgique. Paris et Vienne ont appelé tout récemment les Etats concernés à jeter de « nouvelles bases » pour une taxe européenne sur les transactions financières (TTF), qui verrait le jour dès 2016.

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Le président de l'AMF a par ailleurs précisé qu'il partageait l'avis du président du régulateur européen des marchés (ESMA), Steven Maijoor qui avait fait part le 13 janvier dans un entretien au journal Les Echos de sa préférence pour une taxe concernant les 28 Etats membres de l'UE.