Selon un récent sondage, 57% des Français ne voient aucun intérêt à la fonction de paiement sans contact embarquée sur un nombre croissant de cartes bancaires. Seulement 15% d’entre eux l’ont déjà utilisée.

Alors que plus d’une carte bancaire sur deux en France est équipée d’une puce NFC autorisant les paiements sans contact (1), l’intérêt de cette technologie reste encore à démontrer pour les usagers. Selon un sondage (2) commandé par le syndicat des professionnels du numérique Syntec Numérique, 57% des Français interrogés trouvent le paiement sans contact inutile. Des résultats « surprenants », estime Bruno Vanryb, l’administrateur du syndicat, qui prouvent que « l’adoption d’une évolution technologique majeure n’est jamais acquise par avance, surtout lorsqu’elle touche directement au porte-monnaie ».

Nuance toutefois : ce rejet n’est pas uniforme. Les ruraux, qui ont moins facilement accès aux distributeurs de cash, ainsi que les cadres et les jeunes actifs, sont moins réticents que la moyenne.

Nécessaire pédagogie

Qu’est-ce qui explique ce manque d’intérêt des Français pour le sans contact ? Pas leur ignorance : seuls 19% des sondés ne sauraient pas dire si leur carte bleue intègre, ou non, une puce NFC. Ils ne sont pourtant que 15% à l’avoir déjà utilisée. Une réticence qui ne semble pas venir de problèmes techniques (seuls 14% craignent les bugs) mais d’un manque d’habitude (cité par 21% des personnes interrogées) et surtout d’une méconnaissance de son mode de fonctionnement (43%).

La responsabilité des banques, qui ont diffusé l’innovation « de façon automatique » sans l’accompagner d’un discours pédagogique, est engagée, selon Syntec Numérique. « Cela ne veut pas dire que le paiement sans contact n’a pas d’avenir, bien au contraire », conclut Bruno Vanryb. « Il passe forcément par un travail de communication, d’explication et une courbe d’apprentissage, pour le faire entrer dans notre quotidien. »

(1) Selon l’Observatoire du NFC et du sans contact, 47,4% du parc était équipé fin octobre 2014, dernier chiffre disponible.

(2) Sondage réalisé par Odoxa les 15 et 16 janvier 2015, auprès d’un échantillon de 1.008 majeurs représentatifs de la population française sélectionnés par téléphone et interrogés par Internet.